« Mon » Frantz, certain(e)s d’entre vous s’en souviennent ? Sa plume, son style Romantique, sa déclaration ?
(attention, c’est long mais ça vaut le détour !)
RAPPEL DES FAITS :
Lettre 1:
From: infaustwetrust@hotmail.com
To: Milady Renoir
Mademoiselle,
Vous pardonnerez je l’espère la témérité dont je fais preuve en vous écrivant mais cela s’avère désormais un impérieux besoin.
Je parcours depuis des mois maintenant votre blog, me tenant silencieux, dans l’ombre des personnes qui intervenaient avant la cessation des commentaires.
Je vous observais, silencieux, lisait, intéressé et surpris par votre à propos, charmé aussi sans doute par le fantasme inspiré de votre photo, et me reprochais de ne point vous aborder.
Par lâcheté, j’ai donc cessé il y a une semaine de venir vous lire, et le manque est intervenu, terrible, éprouvant manque de vos mots et de vous-même.
C’est alors il me semble que je pris conscience, et confiance, dans le fait qu’une part de moi était amoureuse d’une autre de vous, la part lectrice face à la part pseudo exhibitionniste que vous montrez sur le net, qui n’est pas tout à fait vous, j’en suis conscient, mais qui n’en est pas très loin non plus.
J’imagine aisément votre réaction face à ma lettre ; mais je ne suis pas un jeune éphèbe à la recherche d’amourettes virtuelles, je vous l’assure ; ni même un homme marié, attristé de ne plus avoir d’émotions fortes et qui chercherait ici un semblant d’excitation.
Je ne suis qu’un humble trentenaire, serviteur d’Hippocrate, écrivaillon raté tombé par une sorte de fatal hasard sur votre site et les expressions de ce que vous êtes.
Fatal car bien que je m’enhardisse à prendre contact avec vous, je n’espère rien, pas même une réponse, l’espoir non acquis serait trop lourd de déception.
J’ai put lire à satiété, dans les lignes mêmes et non seulement entre elles, que vous partagiez votre existence avec un jeune homme dont j’ai d’ailleurs parcouru le blog.
Je ne viens donc rien tenter, sinon de vous offrir mes compliments quand à votre verve et votre talent. Votre sensibilité m’émeut tout simplement et déclenche en moi des sentiments dont je ne soupçonnais pas jusque là l’existence dans l’aridité de mon être…
J’ai bien sûrs hésité parfois à venir pousser la porte de votre atelier ; mais la rencontre de mes idéaux, des émois qui me transportent, bien que nés d’une sorte d’irréalité et la criante perspective de leurs opposer une réalité soit moindre; soit et cela serait pire, calque parfait des mes intuitions… Cela m’effraie, je l’avoue, que vous me plaisiez réellement.
Aussi, je laisse cette sécurité absurde me satisfaire pour l’heure. Je reste dans l’ombre, derrière le carreau de la porte vitré, jette un œil sur vous et vos convives, puis repart discrètement observer les joueurs d’échecs avant de m’évanouir complètement.
Vous êtes, la première histoire amoureuse saine de ma vie, bien qu’irréelle et j’en suis conscient. Aussi je ne cherche rien d’autre que de vous montrer mon respect et mon affection, Milady Renoir.
Un jour j’oscillerai peut-être suffisamment pour risquer la rencontre de cet être fragile et brillant, face au rêveur impénitent dont je prend les traits face à vous.
Vous animez ma vie d’un sentiment de réalité exquis…
Je vous lirais encore, merci.
Frantz.
Lettre 2:
infaustwetrust@hotmail.com wrote:
Chère Milady,
Je reviens à vous de manières si promptes afin que sachiez que vous écrire fut pour moi un véritable moment de paix et de joie mêlée. Je ne saurais exprimer de quoi, ni comment, cela est le déclencheur mais je sens poindre en moi une maturité nouvelle, je me vois libéré d’un poids, celui de la frustration certes, mais aussi d’autres sentiments beaucoup plus personnels et profonds.
Je ne sais, je suppose que je vois en vous, même silencieuse, une sorte de confidente. La destinatrice de mes pensées secrètes et inavouées. Je n’ai cependant pas l’intention de vous imposer ce rôle, je n’en ais aucuns droit, et vous heurter de quelques manières que cela soit me couvrirais de regrets.
Je suis donc en balancement, pris entre l’exaltations de me confier à vous, et la crainte que mes irruptions spontanées au sein de votre boite à lettres ne crée en vous que de l’irritation.
Comment traiter cette situation si ce n’est en réclamant de vous un symptôme, un signe, un mot. Un seul, synonyme de fin et je me tairais…
Point mes émois, point mes pensées vers vous toutes enclines, mais bien l’excitation de mes mains sur ce papier, à vous toute dédiée. L’idée me charme, m’élève, me nourrit; ce silence de votre part, qui serait entre nous comme un lien secret; votre absence de refus, pacte tacite entre nos deux entités. Entente muette, certes, mais au combien plus concrète que nombre de serments bafouées.
Oui, même votre refus serait pour moi un privilège. Ne soyez donc point craintive de me blesser si cette liaison épistolière ne vous émeut point, ou vous indiffère. Je ne serais pas insistant si telle est le cas, car vous m’offrez chaque jour une vision de vous qui me comble déjà, je ne saurais exiger plus.
Sans fatalisme aucun, n’être que le murmure de vos pas suffit à l’épanouissement de mes sentiments. Je ne parle pas uniquement de ceux que vous faites naître en moi involontairement. Je parle aussi de ceux qui découlent de cette douceur nouvelle installée en mon sein. Je crois percevoir que la vision des personnes que je soigne en a changé. Je ne suis plus le sourire triste face à la tragédie de leurs corps, je suis de nouveau l’être humain qui serre son coeur en même temps que leurs mains; et je vous le dois, je ne sais comment mais c’est à vous que je porte la gratitude de ce bienfait.
Je crois que je n’avais jamais aimé l’autre simplement, sans désir de retour ni crainte de ne l’être pas.
Imaginez vous cela ?
Quoi qu’il se produise désormais, je vous serais éternellement reconnaissant pour cette humanité en résurrection et garderais pour moi cette aube discrète qui s’éleva dans la grâce de votre nature secrète.
Votre nature, que j’entrevois derrière la paroi de l’anonymat. Je vous vois Femme, Hybride, Surface lisse comme né de la sophistication de Marlène Dietrich dans une salle obscure du Marmorhaus, mais dont les marbrures sensuelles serait celles de Mauresques dansantes sur le sol poussiéreux. Multiple et simple, complexe et Une, c’est ainsi que je vous vois. Telle vous même dans l’évocation de votre Paradis, et de votre Enfer… Là j’ai jalousé, et aimé, ce premier homme d’être celui de votre vie. Là j’ai haïs, et exécré le second d’être le visage de votre M Maudit.
Ces textes m’ont soumis bien involontairement à une grande fragilité, et au besoin de vous écrire pour vous dire que des deux, vous méritez le premier pour vous même bien sûr; mais aussi parce que vous embellissez le concept de bonheur même de toute votre sensibilité, que vous êtes pour moi la sublimation de l’idée de beauté et de la femme telle qu’elle devrait aimée et respectée.
Telle que je vous aime et que je vous respecte.
Frantz
PS : J’attendrais un mot de refus de votre part pour cesser de vous écrire; le cas échéant, gardez je vous prie pour moi une pensée tendre; celui que je suis, c’est vous qui le faites Être.
Réponse interlude 1 (premier et dernier)
From: Milady Renoir
To: infaustwetrust@hotmail.com
Cher Maître
Je serai la naïve Marguerite, celle qui écoute, qui lit, qui décrit, qui survit.
Je trouve vos mots plus fort que la réalité, alors allons y de nos « épistolations », de vos coïnci-denSes, de vos avanc(é)es.
Je ne suis que l’oeil (pas le troisième) car la main est dans l’antre de celui que j’ai choisi (avec orgueil, je crois que j’ai eu le choix) alors (encore alors) sans oeillère, ni loupe, je serai juste derrière l’écran, sans attente, ni recul à penser vos songes et faire récréation de vos abus.
1, 2, 3 soleil…
Lettre 3 :
Milady,
Je ne serais point Diable semant le chaos à travers votre ville Sainte. Je suis ému et honoré d’être celui-ci, le maître, puisque c’est lui que je vous inspire, et ne doutez point qu’il s’agisse bien de moi, votre dévoué, Sous les mots et les sceaux dont vous marquez mon esprit.
Ainsi nous serons ceux ci, ou nous serons d’autres; mais séparés par nos reflets respectifs, nous serons malgré tout ensemble, nous liant, nous lisant; pesant nos troubles fluctuations nées de l’autre.
Cela me ravit, je suis à cet instant ponctué d’émotions légères et transparentes; et la sincérité que vous portez en votre choix pour le réceptacle de votre main accentue encore ce plaisir. Je ne sais comment mais il me semble connaître les bienfaits de celui ci; et tout ce qui vous embrase m’embrase pareillement, tout ce qui vous émeut me transporte à l’identique; soyez en certaine. Le maître apprend ici de sa Marguerite, le don véritable, par amour, de sa propre personne; simplement par amour.
Et je me moque de n’être point présent à vos cotés puisque je le serais en vos pensées, je me moque que mes mains ne traversent point le rideau puisque mes mots charrient avec eux Mon monde en son entier; telle une vague permanente mettant à nue mon amour de vous.
C’est ainsi que je me présente, débarrassé des peurs et des jalousies qui avilissent l’Homme.
 
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Je ne suis qu’esprit, puissiez vous me saisir…
Frantz.
PS : Mon sacerdoce; tel qu’il était par le passé avant que la désillusion ne m’étreigne, et tel que vous me l’avez rendu, exsangue de ces tristes visions; exige ma présence dans une sorte d’obscur congrès peuplé de sirs aux dents crispés sur leur inertie. Il me faudra, auprès d’eux, me violenter pour ne point perdre de vu l’aube nouvelle et lumineuse que vous avez diffuser en mon coeur, et je ne pourrais point vous lire.
Mais je vous reviendrais intact je vous le jure, aussi libre que je vous quitte; et nous taillerons ensemble de votre enfance nos camées, et nos émaux.
« Ce ne peut être que bien ».
F.
Séquence Columbo:
Hé bien, le coup du Zèbre, le choc du partisan du secret amoureux, le transi timide et virtuose n’est autre que mon Homme, celui qui partage déjà ma couche, laquelle a servi de bataille du chantage affectif hier soir pour arriver à mes fins. (Aussi, parce que le caractère obsessionnel du « personnage » a commencé à me faire flipper ma race sérieux lundi soir à l’atelier, paranoïa et trauma m’ont un peu omnubilé les esprits…
Mais je l’ai démasqué, découvert, difficilement (parce que mes doutes étaient trop infimes) mais voilà, c’était LUI, c’est mon M. qui m’aime comme ça…
Il voulait me faire marcher pour que je finisse par céder à une invitation (même si crois qu’il y a un petit test d’orgueil en dessous) et que je me retrouve à attendre un hypothétique Frantz (quel prénom romanesque… Liszt aurait adoré ! Ach… Brahms…).
Et M. aurait apparu, la rose dans les dents, souriant comme un benêt amoureux… je crois que je l’aurais rapidement giflé si j’avais espéré quelque chose de différent p(as de mieux évidemment) ou hurlé comme une charcutière gouailleuse : IMPOSTEUR DE MON ANUS !!
Mais j’aurais finalement réalisé combien j’ai adoré ça et lui aurais fait l’amour sanguinairement au dessus du Homard Thermidor, chaud et rouge comme sa joue,,,
Voilà, je suis un peu déçue (j’avoue…) quand même mais encore plus amoureuse (comme si c’était possible !), carrément fière de cette tactique, un peu touchée dans mon orgueil par mon manque de perspicacité et mon émoustillement adolescent et impressionnée par la multitude de styles qu’il peut apprivoiser,,,
Quand je pense que je me plains qu’il fasse trop de fautes d’orthographe (d’habitude)…
Quand il veut, il peut, le sacripan ! (et boum, me revoici Milady face à lui !)
La vengeance d’une brune est un plat qui se mange surgelé…

