Publications, enfin, certaines

Intérieur Cuir – le fond de mes choses – 2008

« Le fond de mes choses

La civilisation me rend sourde / j’ouvre le regard j’observe les autres avancer / Je suis les ombres, grave une évidence / sur chacune de mes joues rebondies. / Les valises béantes, la mansarde déchiquetée, / j’amasse les miettes, récupère les rejets. / Pelotes de chairs sur un mur droit. / Ils montent dans les filets pendant que je creuse. / Ni vulgaire, ni banale, / quelques misérables cuirs en guise de peaux, / j’établis des nomenclatures d’assistanat, / au cas où une chute remplacerait mon immobilisme. / J’échafaude des truismes en cubes, / les décore de quelques superstitions. / La modération me rend malade, / son confort me tient en vie.
Ce premier recueil lie des poèmes et aphorismes sans liaison, si ce n’est que parce que c’est le même corps qui les a digérés, métabolisés, régurgités.
La majorité de ces textes ont été écrits pour la scène, avec l’oral sous l’aisselle.

La musique adoucit les morts – 2010
« Ah non, moi, j’aime pas manger chinois, c’est pas que c’est mauvais en soi, mais ils servent pas de pain. »
Ce recueil est un amas-ramassis de paroles de bistrots, de voix de piliers de bars, de gens survivant dans la rue, de patient.e.s d’instituts hors cadre, et de ma voix intérieure qui a fait un stoemp saucisse de tout ça.

D’Immobiles voyages de transparentes intentions – 2015 (en 2 parties)

Elles sont amies – autrices – vivantes. L’une marche dans le monde, habituellement. Dessine aussi. L’autre marche dans Bruxelles et territoires connexes, souvent.
Photographie aussi. L’une part loin. L’autre reste là.
Une correspondance, une intention de lien et l’écriture de l’espace-temps entre les deux se tisse à travers un blog
(http://correspondenses.tumblr.com/ (depuis devenu obsolète, merci tumblr… ;-(((().
Le mouvement des corps et des esprits sera la matière première de leurs échanges. Carnets de voyages intérieurs, immobiles, grandiloquents, leur livret répond à l’étrange besoin d’écrire le chemin parcouru, d’espérer se perdre et se trouver. Exercice de sérendipité appliquée.
Contraintes d’écriture pour le blog : Karen écrit à partir d’un téléphone Blackberry qui empêche souvent d’écrire des phrases en entier. D’où une urgence à écrire le maximum en peu de temps. Milady écrit dans l’article du blog directement, sans passer par la case document Word. Chacune poste son article sans édition (ou presque).
L’orthographe, l’oralité, la syntaxe sont soumises à l’urgence, le format blog et l’envie de lettre sans brouillon.
Le blog a gardé cette authenticité. Ce livret a permis une relecture, une édition afin d’être lisible pour et tourné vers d’autres lecteur.trice.s.

18 MARS
Du C.U.M.A.A.I.T. (Collectif Utopique Militant d’Autrices et d’Auteurs Interplanétaire et Transgénérationnel)
– 2017

Le CUMAAIT est né d’une blague. D’un défi lancé par Céline: si on fondait un collectif utopique ? Pour pouvoir atteindre l’utopie, et intégrer des fantômes, il fallait que le collectif soit fictif. Ne restait plus qu’à rédiger un manifeste. De quoi avons-nous besoin ? De quoi n’avons-nous surtout pas besoin ? Nous sommes parties avec notre manifeste en poche à la Soirée des Manifestes du Festival du Jamais Lu 2014, à Montréal. À la lecture de notre charte2, les auteurs présents ont voulu la signer. Tout au long du festival, de nouveaux membres signaient la charte, arboraient le badge, se lançaient la devise : Agir suffit, dans les couloirs du théâtre et jusque dans les rues. Très vite, le CUMAAIT a compté une centaine de membres de toute la francophonie. Depuis sa fondation, le CUMAAIT est invité chaque année par le Cocq’Arts festival pour une carte blanche. En 2014, le lancement belge du CUMAAIT réunissait 18 autrices/teurs pour une lecture sauvage. Pour le cabaret des auteurs de 2015, le groupe rock féminin Guys in the kitchen a mis en musique les chansons d’une dizaine d’auteurs/trices.Pour la carte blanche du 1er juin 2016, nous nous sommes inspirées d’une ancienne idée. En 1935, Maxime Gorki lance un appel à tous les écrivains : il leur propose de décrire un jour dans le monde. Quand le journal Izvestia relance l’initiative en 1960, Christa Wolf répond à l’appel et continue, jusqu’à sa mort, à décrire chaque 27 septembre.
ET
Nous rebondissons sur cette idée et proposons à 6 autrices (Céline Delbecq, Natacha de Pontcharra, Veronika Mabardi, Layla Nabulsi, Milady Renoir, Virginie Thirion), une photographe (Alice Piemme) et une créatrice sonore (Carine Demange) de décrire leur journée du 18 mars dans un texte de 6 minutes, une série de capsules sonores, une série de photographies.Cette matière a fait l’objet d’une lecture accompagnée d’images et de sons, le 1er juin 2016 sur la scène du Cocq’Arts Festival. A l’issue de la soirée, suggestion fut faite de laisser une trace de ce 2 juin. Que voici.

D’autres publications ont lieu dans des ouvrages collectifs, des revues militantes / artistiques et aussi dans des préambules des performances que je propose depuis 2006.
La publication d’un recueil a chaque fois été un accident heureux, jamais une perspective en soi.