Je suis ligotée à des ruines avec les vipères immobiles, presque mortes. Le vieux château est délabré sous le soleil. Il fait chaud et je ne me débats pas. Quelques animaux de ferme circulent de l’autre côté des ruines. J’ai les pieds dans la pelouse, tout semble bucolique et champêtre, à part les liens de serpents. Je suis nue, sans aucun poil pubien, ni cheveux. Quand Eve rencontre Belle des champs.
Des racines d’arbre sortent de la mousse et la pelouse. Assez doucement mais sans que je puisse bouger ou résister, elles m’entourent et m’attirent à travers la pelouse, qui se transforme en sable au fur et à mesure que je m’enfonce. Je ressens énormément de plaisir à me faire emmener de la sorte, sous le soleil chaud, au milieu d’éléments connus, je ne suis pas inquiète. Une fois la taille dans le sol, les racines, telles des mains, se mettent à me caresser et je provoque en gémissant, en me tournant dans tous les sens, je recherche la pénétration. Je continue à m’enfoncer. Quand ma tête est complètement passée à travers le sol, je suis sur un énorme sofa. Les couleurs sombres ont pris la place de l’effet campagne du dessus. Il y a du monde, une dizaine de personnes autour, buvant, dansant, s’embrassant, l’ambiance est chaude mais pas glauque. Je suis installée au centre de la pièce.
Je suis bientôt celle dont tout le monde s’occupe, deux par ci me caressant les cheveux, deux par là léchant mes jambes. La multitude est donc le comble de la situation. Je me sens reine, unique et respectée, à aucun moment, je me sens délaissée ou dénigrée. Chacun m’apporte ses soins. Beaucoup de sensualité, beaucoup d’attouchements joueurs, beaucoup de murmures, beaucoup de langues et de doigts sans que la salive et le sperme coulent abondamment. Les autres protagonistes ne sont pas exceptionnellement beaux, ni reluisants de luxe. Ce sont des « gens de la rue ».
Pas de couple non plus, je ne ressens pas le moment organisé, appréhendé. Légère chaleur et volupté du moment. Je suis quasi en transe, touchée partout, j’ai l’impression de ne jamais avoir été aussi bien « connue ». Je bouge énormément, sans fuir. Je n’ai plus de liens que les bras des autres. J’embrasse qui veut. Je lèche qui veut. Chaque partie de mon corps est regardée, voire admirée, effleurée ou pénétrée en tout cas. Les autres ne s’occupent pas trop entre eux, ils ne font que se relayer pour me combler. Pas de fin, réellement, juste un ressenti hallucinant, digne du parfait phantasme.
Encore!

