Cris tiques 2/2: expos

Mes notes de cultures de Culture des 4 dernières semaines 
(cliquez là où ça rougit)

Expos :

 

Dans le cadre Corpus 05 à Bruges :

 

“Entre Epiderme & Orgasme”: une jolie imposture décharnée de tout esprit didactique. Suite à une requête d’explication à l’un des piquets de surveillance de l’expo, nous n’avons obtenu qu’une liste d’artistes et une gueule de zombie pour réponses… Des faux sont exposés (une fausse Origine du Monde de Courbet, faut le faire) sans explication, les liens entre les œuvres sont faussés, dérivés voire incompréhensibles. Seule note positive à cette exposition hermétique, une expérience que je vous invite à vivre sur le petit écran dans l’attente de le voir sur écran géant: « Umgekehrte Rüstung» de Yves Netzhammer , des corps Lambda sont à la fois transpercés par l’instinct sexuel, des objets de désir primaires, des épines amoureuses ou des bactéries virtuellement cyniques… 20 minutes de transe en rouge et vie : 4/10

 

“Soul”: cette (large) expo est sensée célébrer de nombreuses formes d’art inspiré par la spiritualité, la religion, donc la transcendance. Seulement, les perspectives sont encore ici hermétiques, confinées à un discours intellectualisant. Peu d’œuvres m’ont transcendée. Par ailleurs, le parcours à travers déambulatoires, caves, jardins et église est très appréciable. Un hic au tableau, l’œuvre ‘Fall of the Angels’ de Gottfried Helnwein (clou du spectacle pour mon homme) n’est pas une toile mais un rideau quadrillé de froissures, l’impression est diminuée… Et encore une fois, sans livret à 20€, il faut chercher l’explication, le remède contre la ‘non-connaissance’, même les matières utilisées par les artistes ne sont plus mentionnées. A quand une œuvre sans nom, sans créateur, sans message, posée au milieu d’un champ de blés qui ravira toute l’élite pensée… ? 7/10

 

« Boost in the Shell »: site à visiter absolument… expo très bien agencée dans un labyrinthe presque organique, dressée dans un hangar près des canaux. Le choix révèle des aspects du corps et de l’âme humaine décelés à travers des filtres ironiques, pervers et manichéens, mais surtout radicalement frondeurs. Le curateur de l’exposition s’est sans doute amusé à obtenir un riche panorama de toutes les têtes pensantes actuelles, mais ça ne respire pas (trop) la Foire d’Art Contemporain. Le livret est ENFIN pertinent englobant TOUTES les œuvres présentées (ce qui n’arri
ve curieusement qu’une fois sur dix.). Et en plus, c’est gratuit : 9/10

 

« Isaac »
Portrait d’un chirurgien, gynécologue et amateur d’art brugeois du XIXe siècle. L’exposition (succincte) évoque la vie du chirurgien, gynécologue et amateur d’art brugeois du XIXe siècle Isaac De Meyer et s’intéresse de plus près à l’obstétrique et la perception de la grossesse dans le contexte socio-historique de son époque. Une vision très médicale, une salle remplie de dessins qui nous éloigne d’une réalité bien trop oppressante, amateurs de forceps et autres instruments de torture, ameutez vous ! L’ironie du sort, à la sortie de cette expo, une affiche géante « Bruges Accouche… », une expo photo sur la grossesse et la naissance, ils sont drôles ces gens là… 5/10

« de Ensor à Bosch » : Je suis tout à fait d’accord avec Françoise Bernardi, c’est une expo au titre prometteur, qui n’expose pourtant que deux œuvres de Bosch et trois d’Ensor. Ça sent la fierté de propriété, l’orgueil de patrimoine culturel. Oui, évidemment, l’évolution des modes, du regard sur l’art, de l’introspection sur l’humain est visible, les thèmes historicistes (nouveau mot pour moi) sont palpables, mais je voulais ingurgiter du Bosch et du Ensor à ne plus pouvoir respirer… et ce ne sont pas les portraits des nobles du XIXème qui vont m’alimenter, ni nourrir personne d’autres d’ailleurs, même à l’époque… : 5/10

 

Collection Permanente du Musée d’Art Moderne d’Ostende : un mélange hétérogène d’arts abstraits, posés dans un coin ou sur un mur, là, pas trop de révolution. Quelques petites trouvailles, quelques visions futuristes des années 50-60 à observer avec compassion, trois petits tours et puis s’en va: 5/10

 

Collection Permanente du MUHKA, Anvers : ce qui est bien avec Internet, c’est quand le Site du musée est mieux fait que l’expo. Bon, d’accord, il y avait des travaux le jour où nous y sommes allés et tout n’était pas prêt, mais la collection permanente, visible et invisible à la fois ne nous a pas donné l’envie de revenir une fois tout installé. La découverte cependant du photographe Rong Rong et quelques sourires épars au détour des couloirs virginaux (MAIS ils possèdent des vidéos de Robert Filiou, le génie sans talent et ça, ça donne déjà deux points de plus…) : 6/10

 

« On sème au Botanique », Bruxelles: Le principe est novateur, le concept idéal (des vieux riches qui soutiennent des jeunes pauvres) mais malgré les dialogues inattendus entre deux « générations » d’artistes (génération signifie ici : piston, pas âge, ni talent), je n’ai pas respiré le bon air des bonnes herbes, senti le doux pissenlit chatouiller mes paupières, gravir les superbes mottes de terreau sublimé… rien de tout cela… évidemment, les baisers d’anus de Wim Delvoye m’ont encore fait rire : 4/10

 

to be continued…

 

2/2

 

(photo de la vidéo de www.valentinaloi.com & son Bikini Car Wash, « exposé » à Boost in the Shell)