Enfermée dans demain

La parodie d’une éternelle renaissance m’envisage dans un lieu moderne. Je créée la notion du demain pour envisager la création. La geôle d’un lendemain neuf, dont les murs, construits en sable de clepsydre, perpétue la vie. La liste des aïeux donne confiance en un temps à voir. Le concept du temps enferme les habitudes dans une grille blême, transparente. La peur du non-contenu amène l’angoisse d’un déclin sans amour.

Et si je mourrais demain, qui aurait conscience que ce demain n’a pas le goût si lointain.

D’aujourd’hui à l’éventuel, je sifflote un aria divin. Des millions d’années avant moi, et demain, je suis la seule, là, à le considérer, ce possible dans l’idéal. Alors pour éviter la claustration d’un avenir sans fond, je chute constamment, tête en avant, laissant à l’imagination sa plénitude infantile.

La perfection du rêve contenu dans une conséquence heureuse perturbe l’horizon bien intentionné. Je détermine la limite, embrasse la postérité d’un baiser aventureux et signe mon nom « prochain », plantant mes pieds présents dans une terre de l’au suivant.

Et si demain n’arrivait pas, nous l’aurions tous inventé, bordant notre lit, arborant tête de maton et mains de bourreau.