défaire le point

p{margin:0}

 

Ça commence mal, ça termine mal. Au milieu, des biens, des propriétés, des sweets, des chaos…

 

Primo. Il, IL , Lui.

IL ne pourra pas tout prendre, ni tout faire, je l’accepte un peu, ce qui me déstabilise encore plus. Du coup, je perds pied dans mon irresponsabilité. Je ne puis plus ni accuser (coup et blessure), ni même croire aux prodiges des hasards. Il faudra que je sorte le doigt, puis le poing, puis que je tende le bras vers le bout, celui du tunnel. FIAT LUX… one day, we’ll see.

 

Me, Elles, Je.

Tous mes personnages s’échappent, ils jouent dans le préau, je les observe, derrière la vitre de la salle de retenue. Je me punis constamment. Les écrits varient, sauf de teintes. Il y a ce garage lugubre dans lequel personne ne rentre pour nettoyer.

 

Mauvaise élève / Bonne suiveuse.

 

Les fantômes sont nos ennemis.

Ma Mère rétrécie, sa maternité enfermée dans un muscle moribond, elle jaillit comme un grain dans la salinière, mais rien ne conservera la viande. Elle vit de téléphone, d’animaux de compagnie achetés sur Ebay et de sexualité jamais assumée, quel modèle.

 

Mon Père affaibli par la cause du Grand Pardon, retour à L’Union Sacrée, les méchants n’existent pas… mon Cul, Papa, tu piges rien, tu gis dans la religion et n’avances que vers ceux qui te ressemblent. Voilà, j’ai compris, je voulais être ta fille, à tout prix. J’ai fait erreur, tu vas apprendre mon attitude récalcitrante, ils me peindront d’ingratitude et de mille bornes, mais je fais ce que je veux, avec l’intuition de l’amour qu’il m’est possible de donner. Forcer à aimer est égoïste, barbare et abject. Le pardon n’existe que si on a la tendance de l’analyse, je vais peut-être commencer à vivre, tu choisis trop les clans selon ta raison d’orthodoxe, je quitte mon enfance grâce à toi, le conteur peut se recoucher, retour au géniteur.

 

Il y a cette grand-mère, jamais aimée, celle qui a remplacé la mère, celle qui remplace tout, même la personnalité, même l’histoire. Celle qui gère, entretient, place. Un échiquier dans le cul, vous dis-je. Je l’ai appelée par son prénom jusqu’à mes 10 ans, le patronyme affectif n’étant pas dans ma définition. A part pisser quand elle rigole, la cocotte minute ne fait qu’étouffer les vitamines avec la chair. Elle use de susceptibilité pour vous dépraver l’indépendance, une Diane au pays des Bidochon.

 

Et ce grand-père, le piou piou drôle et synthétique, qui sort à peine du couloir de la mort, une prothèse en plastique – c’est fantastique – dans les artères pour remplacer sa nature primaire. Et son racisme d’ignorant, et son éducation de cul-terreux, ses copains chasseurs, pêcheurs, menteurs, sa politesse envers la marée (mal) chaussée. Et les voisins cultivateurs d’OGM qui matent les nénés quand on présente la poignée de mains. Leurs graveleuses blagues, les animaux de compagnie empaillés, empilés sur des étagères, à côté des coupures de banque obsolètes dans des cadres d’or poussiéreux… ah la belle vie à piner des potirons et calculer la retraite… à glaner les « bons amis » dans la hiérarchie des communes de moins de 200 habitants… les jolis intérêts… brrrrrr… la froideur du métal monnayable.

 

Mauvaise élève / Bonne suiveuse.

 

Et il y a l’insulte, celui ou celle qui ne comprend pas, le mauvais geste, celui qui n’aime pas, qui me traite de vipère, celui qui me rend des relents de pervers, il y a celle qui ment, celle qui s’échappe du bon, celle qui vise mal, celui qui donne mal, ceux qui ne se souviennent pas, la mauvaise parole, ceux aussi qui appréhendent sans chercher, celle qui s’enferme dans le « bon goût », celui qui dit oui par peur du non-dit, ceux qui jugent sans jauger, et moi, au milieu, qui suit pareille, identique, similaire avec des allures de contraire. CHANGE TA ROBE, BADEBEC !

 

Mauvaise élève / Bonne suiveuse.

 

Il y a les blouses qui n’écoutent pas, les costumes qui s’en battent les flancs à bras raccourcis, il y a les africains qui crèvent et les Tibétains qui disparaissent, et puis les gosses démunis, les couples endettés, les chimpanzés de Tanzanie qui s’entretuent, les femmes de marins du Koursk
qui ne sauront pas la vérité, il y a le jeune chômeur qui avale les références comme des pilules miracles, il y a le sanglier qui cherche dans les fourrés des bourgeoises bien rangées, il y a aussi les écrivaines hautaines et égotiques, les paradis artificiels, les amours de pacotille, les mères de famille surélevées, les tombes juives pillées, l’imprimante qui bourre le papier, le crétin de service qui se croit omnipotent, Dead Can Dance qui sort un « Best Of », ma vie qui ressemble à une vie, mon poids qui ne désemplit pas, la représentation qui gagne à être connue, les poulets à quatre cuisses, les dindes grippées, les cors au pied des Bruegéliens, les litières de chats impraticables, le bonimenteur de personnalités, le récalcitrant de l’humanisme, les diversions capitalistes, les mauvais résultats des bourses…

 

Et mon gros cul pour une musette !

 

Alléluia, il fait nuit !