Hier, j’ai vu un drapeau Suisse brûler dans le petit écran, par des hommes de mauvaise foi, j’ai eu peur… Pas pour les Alpes, ni les jardins de Babylone ou la bibliothèque d’Orange… MAIS pour le monde.
Depuis je prie mon réel, ma vérité, mon profond de ne jamais subir la guerre, l’anéantissement, le cruel plus que ce qui me rend déjà bien assez mélancolique…
Je me suis retrouvée perdue au vil des cavités. Cette nuit, j’ai rêvé de bombes au contour de cercueils qui seraient lâchées de cieux pâles, d’airbus ronds arborant panse adipeuse de métal, ces fauves autistes crissant sur leurs propres tôles, ces projectiles couleraient le long de l’air jusque dans des culs grand ouverts sur le monde, à perte d’horizon, des champs d’anus putréfiés qui attendraient la semence infernale et qui offriraient leur orifice à ces sarcophages de plomb…
D’eux, jailliraient des amanites de chairs humaines entravées dans du cristal purifié, celles-ci coloniseraient l’espace sans rien laisser d’autre sous leur vague… la pestilence ornerait cette terre bannie et le souffre serait ozone, la rouille serait sang, la condamnation, raison…
(…)
Heureusement, il y a Un. Je n’avais cru à la paire, l’union, mes tentacules parentales ayant déversé des principes ancestraux, de rivalité, de haine, de compétition, ces fondements ravageurs qui filtrent mes veines, je n’avais jamais cru les adultes qui disent s’aimer, pourtant, malgré eux, moi, je suis la preuve des yeux, avec lui, nous existons l’un AVEC l’autre et ceci est une gageure quotidienne qui vaut le couP. Et même si je reste réfractaire à toute sorte d’exercice d’évacuation pour l’instant, je m’en rends compte, oh oui…
Et les restes peuvent se ronger entre eux, je construis ma maison au dessus de mes poils.

