
nous n’avions prévu que ce non-réveillon, loin des grands OUI et autres leurres affectifs, nous n’avions qu’ironie et isolement en tête.
Puis l’idée que le petit écran puisse donner le change « pour une fois », entre des bijoux pacotille et des clichés primitifs, il y a Fritz The Cat, là, sur la chaîne CANVAS…
alors, tout s’est éclaircit, le pourquoi de la solitude volontaire, la nostalgie d’une époque enterrée et peu connue (finalement, la plus grande nostalgie est celle d’un temps inconnu), nous n’étions pas dans le bon monde et cette année encore, les résolutions (terme guerrier, s’il en est) ne donnent que des glaires de bile jaune, des bilans stérilisés et des jachères affectives… et si rien n’était à (re)commencer?
alors, nous avons inventé un jeu, un jeu simple. Un rite. Un dogme amoureux. Une offrande, un virage dans l’habitude terne, un de ces jeux qui valent la peine d’être raconté, parfois plus que d’être vécu.
j’ai gagné, j’en ai avalé sept d’un coup, moi, petite tailleuse à la vulve rouge, j’ai avalé sept choses de cette sorte d’un coup… alors, pour ne pas me garder gorgée de désir, il est venu les chercher, à l’intérieur, avec ses doigts malins, insolents… le creux humide n’en fût que plus partagé, nous nous retrouvions unis dans la recherche, dans la quête, de celles qui donnent un abscisse à l’ordonnée, celle qui vrille quand on l’embrasse, un axis mundi dans un épicentre marécageux.
(…)
C’était une nuit noire, noire comme un souvenir, noire comme l’amour, noire comme une cerise mûre.

