Ces fleurs donnent envie, elles offrent leurs sexes ouverts, balançant leurs effluvesAutrui peut croire qu’elles estiment
Pourtant, calomnies sous-jacentes, elles giclent d’amertume, de leur colère sécateur, à la face de celui qui les enveloppe de sollicitude
Elles enrobent les jeunes poitrines de tiges saillantes, pratiquent ce shibari aliénant, comme des pygmalions avariés, des aigles affamés
Elles étouffent les femmes qui les hument, contaminent les hommes qui les offrent aux amantes, empuantissent les enfants dans les espaces verts
Leurs épines, pointées vers les corps vierges, lacèrent l’eau transparente de ces jeunes acteurs, le liquide coulera, les nourrira
ces fleurs, petites harpies vivides, resteront à observer la fuite des liqueurs corporelles, leur pistil nerveux
Ces fleurs tressaillent de leurs membranes indociles, elles hurlent de rage sous la caresse des souffles
Ces fleurs rugissent devant l’orgueil du sexe brandi, elles violent le regard du peintre mâle, pourtant aguerri, elles découpent l’endurance de la brise avec leurs barbelés gemmes
Les cris des insectes ingérés ne traversent plus la masse terreuse qui les féconde
Les feuilles étouffent nos aspirations, nos quintessences
Les fleurs, angoisses propres, marais fragiles, influences banales, flagrantes visions d’un monde blêmi dont elles sont les limites malades

Ces fleurs qui hurlent plus fort que des suppliciés, et qui supplient et donnent l’amour plus fort que tous les coeurs émaciés. Très belle prose poétique, bravo.
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Ces fleurs qui hurlent plus fort que des suppliciés, et qui supplient et donnent l’amour plus fort que tous les coeurs émaciés. Très belle prose poétique, bravo.
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