4ème & 5ème leçon à moi: la délivrance et le désir

newton-helmut

 

la délivrance est une héroïne dans les histoires, elle arrive au moment où le suspens crève la gueule ouverte, on l’acueille sans l’avoir invitée, on la redoute parce qu’elle ressemble parfois à une bouche creuse mais on pleure devant elle, on s’agenouille, on rampe parfois.

quand elle dépasse nos pas, tout la (pour)suit, tornade qui emporte les touts, après, les champs de blés dévastés, il faut savoir quoi replanter, comment délimiter, de jachère en surexploitation, ce qui sera bon pour la moisson, le grenier, l’horizon, le paysage.

la délivrance est amie (souvent), elle est amenée par ceux qui avancent, droits, elle peut aussi mangee les appâts, les piliers et les jambes, alors elle est un leurre.

je l’ai attendue de biais, en faisant mine de ne pas dormir, en luttant contre son vent. elle arrive depuis hier, doucement, elle avance au rythme de mon recul.

avec l’espace qu’elle me laisse, pour les respirations, j’ai pu placer un petit poids sur l’épaule droite, en bandoulière, j’ai croisé un désir, un plant nain, rabougri qui attendait la pousse, le germe, la verge.

le véritable Printemps arrivé, le bourgeon deviendrait gratte-cieux, il pousse sous mes plantes, mes devises, mes annonces. Il entre par mes tétons, ressort pas mes grains, la peau sue, je veux être submergée mais je gratte les surplus, il ne faut pas que la piscine déborde sur l’herbe.

je pense à la retenue (leçon 3), au mensonge (leçon 2), au calme (leçon éternelle), aux visions (pas de leçon), et je veux attendre, aussi calme qu’une braise, aussi vivace qu’un lierre. j’attends qu’il et moi soyons au centre du même arbre, philémon et baucis au pays des cervelles.

je veux qu’il sache ce qu’il a failli perdre/perdu/perdra, comme j’ai compris quand il part.

un jour, il y aura un jour où on ne pourra plus dire « un jour, il est parti ».