pourtant, mon invitation à dîner se voulait convaincainte, aseptisée, sans crainte, mais voici que, réunis, ces hommes s’allient pour me salir, m’enfoncer, m’atteindre. (je suis plus très fraîche) Je me retourne. Derrière: ma famille rêvée, désirée, recomposée. Je les appelle du pied, je suis seule, là, un fil se tendra-t-il? mais les gens sont des spectateurs avant d’être acteurs, alors ceux-là, ceux aimés, rient parce qu’il est vrai: le spectacle en vaut un cierge… tous envahissent le devant, avec ces hommes durs, tous se balancent en avant, le rire en bandoulière, la moquerie en drapeau. Et je sens leurs pieds s’enfoncer dans ma rocaille. je fais un autre demi-tour, aperçois un nid de poule à même le chemin qui sort de ma maison. je place mes deux pieds conjointement dans ce trou (creusé à la taille de mon besoin). et je rentre mon visage dans la peau de mes genoux, coinçant les esgourdes à hauteur de rotules, afin que rien d’évoqué ne pénètre le petit dédale vers le cerveau-coeur. il y a des rêves qui ne se rendent pas compte…
la maison a le toît ouvert.
ce rêve, là
il y a un groupe de douze ou treize hommes (mais pas à table). chacun a une histoire avec moi.
l’un connaît mon cul,
l’autre, le devant poilu,
un autre se vante d’avoir vendu une parcelle d’âme aux puces,
un-qui-a-l’air-méchant dit qu’il m’a aimé « comme je suis »,
celui du fond, discret en apparences, raconte que j’ai les pieds câleux,
un que je reconnais à peine récite mes bourrelets avec un rire venu de sa gorge,
je crois que d’autres encore s’allient pour moquer mon corps ou ma tête, mes cheveux ou mon sang.
ils sont une corde pendu au plafond déteint.
