
j’aimerais dessiner les lettres sans qu’elles se décident à signifier.
mais les doigts jouent déjà les accords, les notes puis les récipients de mots sont déjà pétris des intentions…
l’écriture n’est jamais innocente, pire, elle perce les secrets, les cavités, les inégalités, encore, elle rit de nous, elle transpire, elle crache.
Nous la haissons pendant qu’elle nous attend, qu’elle nous regarde avec sa patience blanche et froide.
l’encre est sa salive, l’espace éclaboussé devient son corps… je mets toute ma bouche pour atténuer son audace mais je me fais terrasser à chaque ennui.
