indispersion

Robert Motherwell automatismnon, je ne perds rien, ni eaux, ni chairs, tout reste en forme de moi, avec un surmoi indolent, un sousmoi éthéré, rien ne vaut le moi que je vaux, l’ego que je vois, je ne perds rien de moi, quand je me perds, je me retrouve devant ou derrière, je me perds dans moi, c’est encore ce qui me fait le plus froid dans le dos, lequel j’ai devant, autour, je suis des dos contre les murs

MAIS

je ne gagne rien non plus, je ne charge pas d’envie dans mon sac à viande, ni ne farde mes iris d’horizons, rien ne me change plus que ce que j’ai déjà, je joue le fardeau de moi, je ne suis pénétrée d’aucune vigueur, encore moins d’appréhensions, je suis le moi de jamais, le moi de toujours, un moi garanti pour ma vie, un moi sous plastique, scellé comme une enveloppe sans fenêtre dans la bouche, coincée au niveau zéro d’une règle d’or, je suis assise dans mes mains, je fais de moi ce que je suis déjà, j’avance à pas chassés, équilibriste sur un fil à couper le leurre, ce moi que vous voyez est le seul moi, sans équivoque, ni balancement, sans principe de malléabilité, je suis une pâte dure, sèche enfoncée dans ma terre aride, je ne vis que pour la survie que l’Autre m’inflige, je suis le moi qui vit ici, sans jamais penser à là.