Médiditatation (merci Medellia & OuLiPo)


Hier, je lis ça sur le blog de
Medellia:

Méditation de l’indistinction, de l’hérésie :  
Il y a trois suppositions, la première, ce n’est pas trop d’y mettre un ordre, c’est qu’il n’y a plus. Je ne la nommerai pas.  
Une deuxième supposition, c’est que rien ne saurait se dire.
Une autre supposition enfin, c’est que rien désormais ne lui est semblable. Cette supposition destitue tout ce qui fait le lien.
De certaines de ces suppositions se déduisent, sans pertinence, des propositions comme chaîne.
De ce que rien désormais ne lui est semblable on conclura qu’il n’y a que du dissemblable et de là, qu’il n’y a aucun rapport, qu’aucun rapport n’est définissable.
On conclura à l’impropriété.
Tout se suspend au point où surgit un dissemblable, et de là quelque chose, mais quelque chose noir.
Par la simple réitération, il n’y a plus, les touts se défont en leur tissu abominable : la réalité.
Quelque chose noir qui se referme. Et se boucle. Une déposition pure, inaccomplie.  

Jacques Roubaud, Quelque chose noir.

 kilimanjaro tape

 

Hier, en OuLiPouant, c’est sorti:

à supposer que la gnose soit l’addition des paradigmes imbibés d’éventuels hasards et de calculs précis, lesquels se mélangent dans un athanor gigantesque, omniscient, omnipotent qui pourrait pourtant se définir par le Tout et le Néant ensemble, nous obtenons alors une entité irréelle qui présente les atouts plus-que-réels, cependant invisibles pour celui ou celle qui les explore, les devine, les décortique, mêmes atouts se révélant inutiles, obsolètes et dérisoires pour celui ou celle qui les ignore, les nie ou les dénigre, pour autant qu’il soit possible de complètement nier des évidences universelles, reconnues à travers les langues et les esprits, des évidences fondatrices de notre état intrinsèque de vivants confrontés au monde, monde qui, par ailleurs, n’a, lui, aucune conscience d’être monde autrement qu’à travers ses représentations, lesquelles sont visibles et déclenchées autant par celui ou celle qui nie, qui ignore que celui ou celle qui devine et décortique, puisque ces évidences sus mentionnées réunissent le Tout et le Néant, le vérifié et l’invisible, le contour et le creux, la bouche et le cri, le temps et son contraire, le passé et le futur, le souffle et l’aspiration, le noir et le blanc, le mélange et l’exception, le un et le dernier, le serpent et la pomme, la poule et l’oeuf, l’alpha et l’oméga, le sous et le sur, la vie et son antithèse, la mort et son illusion.

 

(*une phrase entière méta contrainte d’écriture, sans autre point que final).