morte née – Jacqueline Cahen

JacquelineCahen-festival
ce blog est une mémoire vive, un passage entre ma consommation et mes intuitions, des paroles et des silences.
Là-bas, Edith Azam m’écrit que Jacqueline Cahen est morte, tout dernièrement. Elle me dit « tu dois lire ». (http://poezibao.typepad.com/poezibao/2006/12/une_soire_polyp.html)

Je ne connais pas Jacqueline Cahen, je lis quelques bribes là ou ici, et je me dis, je devrais apprendre.

Alors, ici, je place son nom, comme un hommage à une sonate inconnue, je la place là avec des mots d’elle, pour dire au revoir à quelqu’un de loin qui semble, en lisant ses choses, tout proche.

http://www.polyphonix.org/

Mer haute                       Marée descendante

 

Un autre jour est né
de la dispersion des ordres élémentaires
Après disparition des remous
d’eaux grises
opaques et salées
un ciel immobile s’est installée
couvrant des corps bien au-delà de notre vision
Du point unique où je me tiens
les angles sont nuls
et je sais que les vagues n’atteindront plus mes pieds
D’une lunaison l’autre
l’oubli passe    Un frisson
notez-en le pourquoi
(L’écume de mer est un bois dit-on
mais il me semble que l’on ment)
Le ressac vide le sable d’eau
Du bruit toujours     Pas
d’oiseaux 

Et l’émotion naît d’on ne sait où

in L’immédiat labile, Polyphonix/Nèpe, 2007

(et à ce moment là, Saint Servais sonne les vêpres, pour de la vraie)