Le magazine C4, né en 92 au sein de l’asbl « Cirque Divers », est aujourd’hui un bimestriel tiré à 3500 exemplaires et distribué dans toute la Communauté Française. Il est publié par l’asbl « D’une certaine gaieté », association d’éducation permanente et pluridisciplinaire pour qui la culture est non seulement un champ d’action mais un matériau à partir duquel se questionner et (faire) réfléchir.
Qui collabore à C4 ? Des chômeurs/ses. Des intérimaires. Des CDT*D (* très ). Des étudiants/tes. Des journalistes fraîchement diplômé/e/s. Des photographes. Des licencié/e/s en commu’. Des bédéistes. Des touche-à-tout. Un pêle-mêle de gens entre 20 et 40 ans ayant en commun, au-delà de la nécessité de boucler les fins de mois avec des piges, le désir d’un espace de sociabilité et d’expression. Une zone ouverte où l’on puisse échanger des points de vue, inventer et expérimenter de nouvelles façons de regarder et de dire le monde.
Le thème du prochain C4 est la « surchauffe ».
(…) Le four lui fait tourner la tête. Deux heures qu’il fonctionne sans pause syndicale, ni répit. Deux heures de grand calendrier. Elle reconnaît à présent les espaces entre les différentes fonctions qu’elle a programmées. Elle sait que dans le temps de dire JE encore vingt-quatre fois en suivant le battement du cœur le plus fort de sa veine, elle sait que jusque-là, ça ira. Quand la chaleur tournante elle aussi, soufflera sa fièvre, ce sera un cran au-dessus de ce qu’elle vit, là.
Alors, elle prend appui sur la première fois. Elle se rappelle son besoin d’exalter, d’exulter, de ces besoins qui trouvent rarement un trou pour nicher et éclore. Un besoin comme pour expier ces trahisons qu’elle s’inflige au quotidien. Elle a pensé à l’endroit le plus confiné, le plus étroit. Celui qui ne lui donnerait de la place que pour elle. Sans trop d’air pour se changer l’idée. Sans trop de lumière pour faire ressurgir les rêves du placard. Non, quelque chose de réduit, d’une seule place, la sienne. Le four est devenu une évidence.
Il y eut quelques maladresses au début. Quelques malaises physiques aussi. (…)
(merci à M., N., B., S.)

