Oui, c’est qu’une journée internationale des droits des femmes par an et depuis 0.0003% de l’histoire de l’humanité, c’est rien, c’est peu, c’est pas mieux que… bref, trop court, nul et déjà, encore, tout ça.
« mais »
voilà, des voix en ce jour depuis demain et jusqu’à hier, jusqu’à ce que…
Egrégore de Sorors en Sangs et en Ors. Choix sans limites. Jouissons, Jouerons, (A-)Joutons.
- Nous les femmes assassinées des villes, toutes fines, déchiquetées dans les crimes transparents, nous sommes rassemblées dans le sous-sol du somptueux palais édifié pour nous. Les unes sur les autres, côte à côte, épaule contre épaule, face à face.
Nous sommes comme les anges qui se débattent sur place, avec les ailes qu’ils n’arrivent pas à déployer, des anges ivres qui dansent. Nous sommes tellement près les unes des autres que la larme que verse l’une d’entre nous, coule sur la joue de l’autre en laissant des traces couleur de vie
Nous finirons bien par nous envoler, disons nous en choeur, nous sommes sur la bonne voie. Nos visages seront effacés le jour où nous aurons décidé de revenir. Nous nous disperserons ligne par ligne, lettre après lettre. Nous noircirons des mots, nous essaimerons comme des graines dans le désert, et à l’heure de nous changer en pluie, nous jouerons un mythe dédié à l’éternité.
Aslı Erdoğan
- SHADI
Le parfum qui jamais ne dort
a dit ton nom tout bas.
Tu t’es arrêté à la grille.
Le jardin était sombre et frais,
la nuit était ouverte.
L’aïeul sous son figuier
rechargeait son fusil.
Yvonne Sterk - You may write me down in history
You may trod me in the very dirt
Why are you beset with gloom?
Pumping in my living room.
Just like moons and like suns,
Just like hopes springing high,
Bowed head and lowered eyes?
Weakened by my soulful cries?
Does my haughtiness offend you?
’Cause I laugh like I’ve got gold minesYou may cut me with your eyes,
But still, like air, I’ll rise.
Does my sexiness upset you?
That I dance like I’ve got diamondsI rise
I rise
Welling and swelling I bear in the tide.
Leaving behind nights of terror and fear
Into a daybreak that’s wondrously clear
Bringing the gifts that my ancestors gave,
I rise
I rise.
I rise
I am the dream and the hope of the slave.
I rise
I rise
I’m a black ocean, leaping and wide,
Up from a past that’s rooted in pain
Out of the huts of history’s shame
At the meeting of my thighs?
Does it come as a surprise
You may kill me with your hatefulness,
You may shoot me with your words,
Diggin’ in my own backyard.
Don’t you take it awful hard
Shoulders falling down like teardrops
Did you want to see me broken?
Still I’ll rise.
With the certainty of tides,
’Cause I walk like I’ve got oil wells
Does my sassiness upset you?
But still, like dust, I’ll rise.
With your bitter, twisted lies,Maya Angelou, « Still I Rise »
- L’important ce sont les blancs, les espaces vides entre les mots et les lignes, la transpiration et le sourire […] nous habillons nos mots de lumière et d’eau. Des formes magiques. Émerveillées par les dessins, nous lisons nos désirs et l’envie de vivre. Écris sans crayon sans papier. Écris à nu ou n’écris pas.
+
La fille têtue dépassée écrit toujours hors des choses et du temps. Elle enferme des mots sur une page comme des arriérés cachent dans leurs poches des bouts de papiers, des allumettes grillées une mouche morte, n’importe quoi, les secrets, leur vision, un monde rassurant.
Qu’est-ce que tu fais ma belle à te laisser ronger par les mots, un cancer, droguée peut-être ? J’écris que j’écris me répondras-tu. Je suis logique, je suis ‘l’Illulogicienne’… Boff, tu ressembles à ces mutilés culs-de-jatte homosexuels, ces fous qui s’accrochent des médailles et des décorations pour survivre sans corps. Tu seras pestiférée ma jolie, mendigote. Sais-tu quand on écrit on est pourchassé, poursuivi. On devient rat, on rampe, on est plus bas que terre. Écrire c’est une maladie honteuse, vénérienne. Mieux vaut souffrir en silence, se cacher. Un peu de pudeur… Écrire c’est avouer qu’on se sent mal, on doute, incapable de vivre. Écrire c’est se donner. Sublimez les mots et vous serez soulagés. Soyez tout petits, mesquins et heureux.
Quand tu ne supporteras plus la solitude tu arrêteras de composer des roman d’aligner des phrases, de remplir des feuilles blanches. Idiote tu retrouveras les autres simplement. Tu chercheras le bonheur peut-être. La tranquillité au moins.
Petit tu voulais mourir déjà en avalant les digitales. Tu aimais les longues fleurs violettes jaillissant comme des mains malades des talus bretons. Elles étaient supplication, cri, appel gémi. Ne t’égare pas au pays des littéromanes. Ce n’est que rêve, utopie. Retrouve la Bretagne et les digitales.
Regarde les littéromanes affublés de chapeau melon, ils te haïront sous prétexte que tu ignores les bonnes manières. Regarde à travers le trou de la serrure et apprend : ils écrivent leurs livres à eux, les livres à lire. Regarde les sauterelles écrivaines des années trente qui s’entre-dévorent et passent à côté. Juste bonnes maintenant à se chicaner les Rois du Pétrole… Tu finiras comme ça, avec des mots ridés économiques. Elles prennent les mots avec des pincettes, la peur de manger avec les mains… Elles ont oublié la langue de toutes les femmes la langue d’une fissure, brisure.
Ne vous en faites pas, n’ayez pas peur elle s’en ira bien sagement discrètement sans se faire remarquer. Elle promet de ne pas déranger les gendelettres. Et tout compte fait il faut le dire, elle a été déçue par son séjour sur terre. En arrivant elle s’attendait à trouver autre chose. Elle croyait naïvement… Il y a des moments où elle s’est bien amusée, elle le reconnaît. Quand son rire inutile a soulevé son diaphragme et le plafond de sa chambre. Si elle voulait, si, sous les phallus en éruption, les muqueuses tordues les verges malades les vulves révulsées, il y a une petite voix, elle cherche un langage… Regarde les yeux ont des visages autour, tes yeux sont des sexes rouges. Tu as trop pleuré à les attendre… Si elle voulait. L’enfant devait naître dans 177 jours.
J’ai peur ma belle pour la couleur de tes yeux, la courbe de tes seins. J’ai peur ma belle pour tes narines frémissantes, tes lèvres bien dessinées. J’ai peur pour tes cheveux emplis de lumières, tes mains posées sagement sur tes cuisses. J’ai peur ma belle pour le jour qui reviendra, pour l’enfant que tu auras.
Tu caresses la rondeur de ton ventre en pensant : ce n’est pas seulement une forme humaine, c’est aussi des idées, une intelligence qui se développe. C’est miracle l’enfant, il découvre le langage. Le secret des mots est dans un ventre de femme.
Comment es-tu donc arrivée à créer la pensée, souviens-toi… Couchée sous un homme qui te fouillait mouillait avec une sorte de groin. Il t’a jetée à terre. Il est passé sur ton corps sans te voir. Il t’a sucée, léchée, malaxée. Il t’a défigurée. Il a joué à faire pipi en toi. Ou bien grimpé sur ton dos il te perforait les reins, animal vengeur qui ne portera jamais l’enfant. Non ce n’est pas possible, ce n’est pas comme ça… Alors tu décides de ne plus faire l’amour devant une glace. Ça ne te sauvera guère.Emma Santos
- L’homme qui n’est que beau, l’est seulement pendant qu’on le regarde, mais l’homme sage et bon est toujours beau. Pour moi, j’aime une vie molle et voluptueuse ; mais cet amour pour les plaisirs présents ne m’empêche pas de faire des actions brillantes et honnêtes.
Sappho -
Le camp de Dibs, la prison des femmes
Vous ne mourez pas ! Pas quand vous le voulez.
Pas quand vous voyez votre courageux mari, l’aîné
de la famille, être frappé jusqu’au sang par un groupe
d’hommes haineux armés et prêts à tirer.Pas quand votre fils dépérit sur vos genoux
et crie jusqu’à n’en plus pouvoir, quand la dernière chose
qu’il vous demande est « un concombre », et vous lui donnez
un chausson vert à suçoter, parce qu’il n’est plus en mesure
de voir la différence. Non. Pas même quand
les enfants qui vous restent grandissent nourris de
vos vêtements noirs, de vos larmes secrètes, de vos maux de tête
quand vous sentez le concombre. Vous ne mourez pas.
Pas quand votre belle enfant adolescente
est cueillie par des soldats, ne revient jamais.
Et vous n’avez plus qu’à vous demander jusqu’à la fin de vos jours :
l’a-t-on vendue comme prostituée ? Vit-elle encore ?Choman Hardi
- Quand j’écris, le temps est au beau fixe du présent. Comme au théâtre. Qui empêche qui que ce soit, quoi que ce soit, d’entrer et sortir? Notre temps à nous est toujours un temps anachronique qui se fiche de la date. Là, c’est ouvert, entrez : c’est ce que nous devons à la littérature. C’est la possibilité d’accueil de tout.
Écrire est indissociable pour moi du rêve, source d’énergie. J’écris et je vis au rêve. Comme le rêve ne se commande pas, il y a une petite menace toujours là qui me murmure « et s’il n’y avait plus de rêve ? » Voir revenir – ce que les rêves accordent – vivre avec moi des êtres dont la disparition pourrait me désespérer, c’est une promesse. Ce qui fait que chaque fois que je me couche, j’attends, j’espère… Rien n’est perdu. - Hélène Cixous – https://www.franceculture.fr/emissions/par-les-temps-qui-courent/helene-cixous
« Les jours des feux, des tambours et des meutes » raconte la Marche des Femmes Innues ainsi que le Blocus 138, survenus en mars et avril 2012.
http://www.peuplespourlaterremere.ca/ = >
Slam de Natasha Kanapé Fontaine – https://www.youtube.com/watch?v=u2QJzj1sKzo - Fasciste, Fasciste,
Mille fois fasciste.
Un million de fois,
Je voudrais le répéter
Jusqu’à tant
Que je serai rassasiée.
Je suis un volcan en activité,
Et mes laves,
Sur tous les fascistes de Pinochet,
Je veux les cracher.
Fascistes et peureux,
Si vous croyez nous avoir
C’est plus de force que nous avons.
Quand vous nous réprimez
La porte en bois est insuffisante.
Mettez donc un mur,
c’est tout à fait admissible
Étant donné votre nature.
Mais la honte sera sur vos fronts
Demain, lorsque nous vaincrons.
Les mots m’échappent
Comme un feu
Et me brûlent les lèvres.
Criez, n’acceptez plus,
Vous qui êtes là
Derrière la porte en bois.
Nous, nous continuerons
À combattre, à refuser,
jusqu’à l’abattoir.
Et nos têtes,
Sur la lame,
Et jamais, jamais
Dans nos yeux
La crainte, ils verront.
Jamais, la maladie du silence
Ne nous atteindra.
Vous, mes sœurs
Troupeaux de bêtes,
C’est cela que vous semblez.
Et moi, les mains liées,
La gorge nouée, la nausée me prend,
De tous les fascistes et leurs pions.
Oh, vous qui ne comprenez pas,
Je me sens fatiguée,
Les épaules courbées
Par trop de souffrance,
De privation et de répression.
Mais nos pensées et l’envie de lutter,
Ni les années de prison,
Ni leur porte de bois
Et leurs griffes,
Ne me les enlèveront.
Je mourrai marxiste-léniniste.
Saida Menebhi
- « Des moineaux qui nourrissent leurs petits.
Passer devant un endroit où l’on fait jouer de petits enfants.
Se coucher seule dans une chambre délicieusement parfumée d’encens.
S’apercevoir que son miroir de Chine est un peu terni.
Un bel homme, arrêtant sa voiture, dit quelques mots pour annoncer sa visite.
Se laver les cheveux, faire sa toilette, et mettre des habits tout embaumés de parfum. Même quand personne ne vous voit, on se sent heureuse, au fond du coeur.
Une nuit où l’on attend quelqu’un. Tout à coup, on est surpris par le bruit de l’averse que le vent jette contre la maison. »
Sei Shônagon – Choses qui font battre le coeur - Europe is lost, America lost, London lost
Still we are clamouring victory
All that is meaningless rules
We have learned nothing from history
People are dead in their lifetimes
Dazed in the shine of the streets
But look how the traffic’s still moving
The system’s too slick to stop working
Business is good. And there’s bands every night in the pubs
And there’s two for one drinks in the clubs
And we scrubbed up well
We washed off the work and the stress
Now all we want’s some excess
Better yet; A night to remember that we’ll soon forget
All of the blood that was bled for these cities to grow
All of the bodies that fell
The roots that were dug from the earth
So these games could be played
I see it tonight in the stains on my hands
The buildings are screaming
I can’t ask for help though, nobody knows me
Hostile, worried, lonely
We move in our packs and these are the rights we were born to
Working and working so we can be all that we want
Then dancing the drudgery off
But even the drugs have got boring
Well, sex is still good when you get it
To sleep, to dream, to keep the dream in reach
To each a dream
Don’t weep, don’t scream
Just keep it in
Keep sleeping in
What am I gonna do to wake up?
I feel the cost of it pushing my body
Like I push my hands into pockets
And softly I walk and I see it, this is all we deserve
The wrongs of our past have resurfaced
Despite all we did to vanquish the traces
My very language is tainted
With all that we stole to replace it with this
I am quiet
Feeling the onset of riot
Riots are tiny though
Systems are huge
The traffic keeps moving, proving there’s nothing to do
It’s big business baby and its smile is hideous
Top down violence, a structural viciousness
Your kids are doped up on medical sedatives
But don’t worry bout that, man. Worry bout terrorists
The water levels rising! The water levels rising!
The animals, the elephants, the polarbears are dying!
Stop crying. Start buying
But what about the oil spill?
Shh. No one likes a party pooping spoil sport
Massacres massacres massacres/new shoes
Ghettoised children murdered in broad daylight by those employed to protect them
Live porn streamed to your pre-teen’s bedrooms
Glass ceiling, no headroom
Half a generation live beneath the breadline
Oh but it’s happy hour on the high street
Friday night at last lads, my treat!
All went fine till that kid got glassed in the last bar
Place went nuts, you can ask our Lou
It was madness, the road ran red, pure claret
And about them immigrants? I can’t stand them
Mostly, I mind my own business
They’re only coming over here to get rich
It’s a sickness
England! England!
Patriotism!
And you wonder why kids want to die for religion?
It goes
Work all your life for a pittance
Maybe you’ll make it to manager
Prayor a raise
Cross the beige days off on your beach babe calendar
The anarchists are desperate for something to smash
Scandalous pictures of fashionable rappers in glamorous magazines
Who’s dating who?
Politico cash in an envelope
Caught sniffing lines off a prostitutes prosthetic tits
And it’s back to the house of lords with slapped wrists
They abduct kids and fuck the heads of dead pigs
But him in a hoodie with a couple of spliffs –
Jail him, he’s the criminal
Jail him, he’s the criminal
It’s the BoredOfItAll generation
The product of product placement and manipulation
Shoot em up, brutal, duty of care
Come on, new shoes
Beautiful hair
Bullshit saccharine ballads
And selfies
And selfies
And selfies
And here’s me outside the palace of ME!
Construct a self and psychosis
And meanwhile the people are dead in their droves
But nobody noticed
Well some of them noticed
You could tell by the emoji they posted
Sleep like a gloved hand covers our eyes
The lights are so nice and bright and lets dream
But some of us are stuck like stones in a slipstream
What am I gonna do wake up?
We are lost
We are lost
We are lost
And still nothing
Will stop
Nothing pauses
We have ambitions and friendships and courtships to think of
Divorces to drink off the thought of
The money
The money
The oil
The planet is shaking and spoiled
Life is a plaything
A garment to soil
The toil the toil
I can’t see an ending at all
Only the end
How is this something to cherish?
When the tribesmen are dead in their deserts
To make room for alien structures
Develop
Develop
And kill what you find if it threatens you
No trace of love in the hunt for the bigger buck
Here in the land where nobody gives a fuck
Kate Tempest
- Potentia Gaudendi
Viens, on aborde les sommets par le haut
Viens, on serre les dents, les fesses, on rit
Viens, on conflue
Viens, on pleut dans les gargouilles
Viens, on s’assied sur le bord de (nos) corps
Viens, on ferme nos bouches, le contraire pour nos cul
Viens, on vit dans le grenier tirant plomb sur pigeons
Viens, on se sent atrocement folles
Viens, on se suce le sérum doucement, tout doucement
Viens, on vit des galaxies, toutes ces allégories
Viens, on se fait remarquer, on s’éclabousse d’eau bénite
Viens, on met nos pieds dans leurs plats
Viens, on exhibe nos corps chauds, inconvenants, imperceptibles
Viens, on gigote comme des anguilles hystériques électriques
Viens, on expectore nos bonnes résolutions
Viens, on se dit rien, tout ira bien
Viens, on agrandit le lit, on réduit l’effort
Viens, on ne peut pas tout avoir mais tout être
Viens, on compte 300 muscles exprès pour tenir debout
Viens, on griffe les falaises, griffes bien vernies
Viens, on échange nos groupes sanguins
Viens, on croise nos bras les uns avec les autres
Viens, on psalmodie l’Orient et la lumière
Viens, on bazarde nos cosmogonies, par-dessus l’épaule
Viens, on enfle nos contextes, leurs contresens
Viens, on stimule nos excentriques idéaux - Viens, on expérimente nos hallucinations toutes réveillées
Viens, on alimente nos buts
Viens, on fixe des vertiges au seuil de la porte,
Viens, on s’absente à chaque requête, pour voir
Viens, on tombe enceintes, amoureuses, des nues
Viens, viens allez viens mais viens allez viens
Viens, on s’autoproclame NO APORIE
Viens, on amour, philosophie et imagination
Viens, on alphabétise nos poussières
Viens, on déracine les frontières, permaculture profane
Viens, on enfourne le pain dans nos rides
Viens, on épaissit les brumes pour perdre le fil
Viens, on cherche la merde et des corps vastes
Viens, on additionne, soustrait, multiplie ces possibles péchés
Viens, on enclume et martèle
Viens, on vrille nos paradoxes, nos alarmes
Viens, on maintient nos extériorités
Viens, on lance nos puérilités sur tous les autres
Viens, on crayonne des bites et des chattes sur leurs fronts
Viens, on déchausse nos laines, nos sphères
Viens, on dynamise nos membranes ultérieures
Viens, on change la mort de place
Viens, on traite les passions comme les angoisses
Viens, on se connait
Viens, on panthéïse, on pansexualise, on panpanculculise
Viens, on intensifie notre espèce
Viens, on détermine ce qui n’a rien à voir
Viens, on distingue la cruauté de la vérité
Viens, on enivre nos devenirs, comme si
Viens, on irrévérence les indolences
Viens, on rappelle nos molécules au désordre
Viens, on intervertit croyances et phénomènes
Viens, on se renverse
Viens, viens allez viens viens allez viens
Viens, on se bestialise
Viens, on se proscrit des zones de passage
Viens, on (se) féconde nos provinces
Viens, on se contamine
Viens, on converge nos miroirs
Viens, on retourne le plan des simulacres
Viens, on chante notre hymne, sa gloire
Viens, on se soucie de l’impossible
Viens, on est baroque
Viens, on disperse nos plis
Viens, on n’en a rien à foutre
Viens, on harponne le soleil dans nos raies
Viens, on entre on entre on entre
Viens, on illumine nos fêlures
Viens, on ankylose les sens interdits
Viens, on écartèle nos éventails, nos ovaires, nos crises
Viens, on brame jusqu’à l’informe
Viens, on renforce nos crêtes et arêtes
Viens, on n’est que consistantes, que consistantes
Viens, mais viens allez viens mais viens viens
Viens, on survole les distances comme des canadairs
Viens, on se bombarde d’extases, pures les extases
Viens, on mute orques méduses mérules joyeuses
Viens, on se redoute
Viens, on thé
âtralise notre jouissance, non, on la performe
Viens, on hallucine – on kiffe – on surkiffe – on surpète le feu
Viens, on est des on bipolaires
Viens, on les connait bien les putains
Viens, on décachète
Viens, on castre les analyses, les expertises
Viens, on pourparle pour ne rien dire de ce qui doit
Viens, mais viens allez viens mais viens allez viens
Viens, on combat l’abominable sans scrupule
Viens, on s’éclaire nos visages
Viens, on se surenchéries
Viens, on libidine avec indiscrétion
Viens, on fermente
Viens, mais viens allez viens mais viens allez viens
Milady Renoir (à Christine Aventin)
etc.
Prochaine soirée filles avec un cerveau (chacune) (la 60ème)
le vendredi 30 mars de 18h58 à 1h07
à la Maison des Femmes de Schaerbeek
avec le soutien du café féministe Le Poisson Sans Bicyclette.
Gardez la date!
