intense soit peu…

un moment, deux photos et trois notes… drôles de mondes!

 

« It’s pissing down with rain
The dogs they all do howl
Just beneath the surface, the faces all do scowl
Selling off an empire, they sell it by the pound
The Russians in the market square

Give him 15 Deutschmarks for an old red hat
He will sell you the coat off of his back
And he’s looking handsome and he’s looking sad
The Russian in the market square

The Russian in the market
The Russian in the market
The Russian in the market square

He’ll tell you stories about his past
He’ll tell you stories if you ask
And he’s looking handsome and he’s looking sad
The Russians in the market square

Yes, the Russian in the market
Yes, the Russian in the market
Yes, the Russian in the market square

Yes, the Russian in the market
Yes, the Russian in the market
The Russian in the market square

Yes, the Russian in Frankfurt Square
« 

The Tiger Lillies

 

Appuyés contre leurs murs, ils se sourient, ils sont les seules personnes qui les regardent tendrement. De parents trop morts aux enfants trop vivants.

Ils sortent la liste des courses imaginaires, pour croire. Et puis le chien, qui leur va bien.

 

Pendant ce temps

 

Ils se souviennent, ils apprennent à ne se souvenir qu’une fois par jour (plus, ça rend malade).

Ils s’engueulent, ils apprennent à ne s’engueuler que cinq fois par jour (après, ça fatigue)

Ils s’aiment, ils apprennent à ne s’aimer qu’une fois par jour (plus, ça rend optimiste)

Ils marchent, ils apprennent à ne marcher qu’une fois par mois (plus, ça rend nostalgique)

Ils s’animent, ils apprennent à ne pas s’animer plus d’une fois par jour (plus, ça rend trop expressif)

 

Pendant ce temps

 

Le lit s’affale, l’horloge grince, les dents pleuvent, les sacs craquent, le bruit jouit, la vie se moque, les veines grossissent, le tiroir ferme, le train aboie, l’étage est à la cave, la table bascule, le chat saute, les haricots crament, la laine s’enfuit, la fourchette rouille, le sable arrive, les cheveux s’étourdissent, le crâne se pardonne, les mains tremblent, le dos craquelle, les jambes bleuissent, la cuiller ne se lève plus, la soupe est fade, le poil est gras, la vie se moque, l’étagère est plastifiée, la nappe est cuirassée, le matelas s’immunise, la cave est au grenier, les insectes rigolent, les bijoux se déshéritent, la poussière ne se gène plus, le ventre s’étire, les miettes s’enfoncent, les souvenirs se fanent, la vie s’en moque …

 

Comme dans une chanson de Brel, on les regarde parfois avec tendresse mais ils sont toujours appelés ‘ils’ parce qu’on ne les entend pas dire leurs noms.

 

© Milady Renoir

art « poverty in Belgium » by Stephan Vanfleteren