La chambre était ronde, le lit tout tordu, arrondi. Je ne tenais pas dedans, le dos courbé, je tentais de tenir mes entrailles à l’intérieur. Je craignais que sans surface plane, mon intérieur chute et roule le long des parois de la chambre. Alors, j’ai pris l’aiguille fine et le fil noir, dru et j’ai cousu mon vagin. La dentelle grossière devait empêcher que mes viscères s’échappent. IL était là, à prendre conscience que me cousais l’antre. Alors il a proposé de me faire un cunnilingus afin de durcir les muscles, ou de retenir l’éboulement. Je n’y croyais pas, si j’avais eu du plaisir, mes lèvres dilatées et mes cuisses trop ouvertes auraient aggravé la situation. Fébrilement, j’ai continué à coudre. Fil sous peau, sang sur peaux. Je filais aussi rapidement que la douleur m’autorisait. IL a voulu lécher le sang. J’ai refusé. Alors l’astrophysicienne (aussi mathématicienne et un peu ethnobiologiste) délirait sur les incompatibilités physiques, entre la gravité des organes et l’arrondi terrien nécessaire au défilement du monde. J’ai fini mon ouvrage, tout était fermé, pas complètement étanche, évidemment, mais clos à tout épanchement solitaire et involontaire.
La Terre tourne et mon corps se vide, une logique indéniable.
Le Temps n’a rien à faire là-dedans.