ni rouge ni noir ni blanc mais gris anthracite comme la cendre gelée, le silence gêné et la fumée toxique l’enfer est gris il ne fait pas peur il étouffe, il avale, il consume sans cri l’enfer gris est en dessous de nous à chaque pavé, il bouge l’eau le conçoit déjà, elle se mélange pour nous sauver mais bientôt, plus d’eau restera le gris, l’enfer Pompéï gargantuesque tout sera calme comme une guerre froide nous serons ensevelis dans le volcan toboggan entonnoir les rires seront mangés les ventres gonfleront les poussières de nos yeux rebondiront dans l’air vicié il ne sera plus question d’avancer stagner stagner nous stagnerons détritus de nous mêmes petites scories d’âmes versions papiers de documents d’identité nous aurons le même nom, le même son l’enfer est gris je l’entends se taire derrière chaque nuque, il vise Mère poussière Père Ordure les trognons n’auront plus de vers les viandes n’auront plus de mouches les cils n’auront plus d’yeux l’enfer est gris il me l’a dit.
carnibale
l’enfer est gris