Berbiguier de Terre-Neuve du Thym

Mark Boyle and Joan hills summeroflove« un vase en bois que je remplis d’eau et que je place ensuite sur ma fenêtre ; il me sert à dévoiler les farfadets quand ils sont dans les nuages. Il me répète dans l’eau toutes les opérations de mes ennemis ; je les vois se croiser, se disputer, sauter, danser et voltiger, je les vois lorsqu’ils conjurent les temps, allument les éclairs et les tonnerres. L’eau qui est dans le baquet suit tous les mouvements de ces misérables. Je les vois tantôt sous la forme d’un serpent ou d’une anguille, tantôt sous celle d’un sansonnet ou d’un oiseau mouche ; je les vois et je ne puis les atteindre…»

« Autrefois je ne tenais captifs mes ennemis que pendant huit ou quinze jours, à présent je les prive de la liberté pour toujours, si on ne parvient pas à casser les bouteilles qui les renferment, et je les y emprisonnent par un moyen bien simple : lorsque je les sens pendant la nuit marcher et sauter sur mes couvertures, je les désoriente en leur jetant du tabac dans les yeux : ils ne savent plus alors où ils sont ; ils tombent comme des mouches sur ma couverture où je les couvre de tabac ; le lendemain matin, je ramasse bien soigneusement ce tabac avec une carte, et je les vide dans mes bouteilles, dans lesquels je mets aussi du vinaigre et du poivre. C’est lorsque tout cela est terminé, que je cachette la bouteille avec de la cire d’Espagne, et que je leur enlève par ce moyen toute possibilité de se soustraire à l’emprisonnement auquel je les ai condamnés.
Le tabac leur sert de nourriture et le vinaigre les désaltère quand ils ont soif. Ainsi ils vivent dans un état de gêne, et ils sont témoins de mes triomphes journaliers : Je place mes bouteilles de manière à ce qu’ils puissent voir tout ce que je fais journellement contre leurs camarades.»

 

ah oui, encore une maladie… et si les symptômes n’étaient que des preuves de notre humaine normalité?

 

 

(merci à Aem…)