Gros Câlin – Rats, Porcs, Serrés…

AutoPortrait surexposé mais valeureux - Casa Luca - Jan 08"Je vais entrer ici dans le vif du sujet, sans, autre forme de procès. L’Assistant, au Jardin d’Acclimatation, qui s’intéresse aux pythons, m’avait dit :

– Je vous encourage fermement à continuer, Cousin. Mettez tout cela par écrit, sans rien cacher, car rien n’est plus émouvant que l’expérience vécue et l’observation directe. Evitez surtout toute littérature, car le sujet en vaut la peine.
Il convient également de rappeler qu’une grande partie de l’Afrique est francophone et que les travaux illustres des savants ont montré que les pythons sont venus de là. Je dois donc m’excuser de certaines mutilations, mal-emplois, sauts de carpe, entorses, refus d’obéissance, arabismes, strabismes et immigrations sauvages du langage, syntaxe et vocabulaire. Il se pose là une question d’espoir, d’autre chose et d’ailleurs, à des cris défiant toute concurrence. Il me serait très pénible si on me demandait avec sommation d’employer des mots et des formes qui ont déjà beaucoup couru, dans le sens courant, sans trouver de sortie. Le problème des pythons, surtout dans l’agglomérat du grand Paris, exige un renouveau très important dans les rapports, et je tiens donc à donner au langage employé dans le présent traitement une certaine indépendance et une chance de se composer autrement que chez les usagés. L’espoir exige que le vocabulaire ne soit pas condamné au définitif pour cause d’échec."**(Emile Ajar – Gros Câlin)

tu visites les égouts, tu croises un aligator cendré, tu te dis la peur d’abord ou l’allure du héron des plaines pour faire abstraction du genre reptilien?

tu croises un professeur d’université, il montre son sexe cuit (cui-cui), tu appelles ta mère, tu demandes au public ou tu jouis sur place, comme un fût de bière mammaire?

moi, je dis que l’espoir fait vivre, mais que l’éjaculation bucchale fait mouche plus mieux.

(Photo de mon visage atrophié de lumière prise par mon OHM)