Trudy, tu apparais, entre une stagiaire et une anonyme, tu jaillis du sol, là où je ne t’entends pas. Je t’attends, je t’attends pas, je te vois, je te vois pas.
Trudy, ne crois pas que tu es la seule dans ta peau, tu as la vigueur d’une succube mais la banalité d’une femme. Nous sommes une femme.
Tu es celle, l’autre, la mieux, la pire, l’ire, la vieille, la violence, le rejet, le retrait, la boulimique, la toxique, la cruche, la poire, la salope, la traitresse, la revenue, la parvenue, la bienvenue.
Trudy, j’ai dépassé ton socle, dévalé de ton piédestal, tu es morte, tu es vivante, tu es toutes, tu es seule, tu pues, tu m’attires, tu es absente ou prégnante, bref, tu emplis mon esprit d’une vapeur vagabonde, ne crois surtout pas que je ne m’adresse qu’à toi, ce serait trop simple.