rien ni rien

n’équivaut à ce que je sens dans le corps entier quand ce sourire petit intervient dans la grande nuit, chronologiquement, concrètement, je suis au dehors du corps, quelque part entre mon cerveau chaud et le sol froid, et là, je le prends dans mes bras, je le soulève sur sa requête pour qu’il attrape ce ballon offert à une kermesse ratée, je soulève ce sourire, cette notion de lui, ce corps si puissant, cet enfaon et il m’envahit, son rire crécelle, ses yeux atlantique, ses mains d’ogre, je sens en entier qu’il est là et il est la seule personne, la seule chose qui donne autant le change au désir d’être vivant, il est le seul à pouvoir dire je que je crois, auquel je crois, il a l’exacte vérité, sans le savoir, sans le faire « exprès », puis je le redépose sur le sol, souvent, là, j’aimerais figer le temps d’un coup de pouce, imprimer dans l’espace ce tangible, si peu prévu et pourtant si gigantesque.

lui et moi - mai 2010Je le regarde ensuite courir, partir de lui, de moi, faire des tours avec toute sa vie, puis revenir se blottir contre moi parce que c’est si bon, simplement bon d’être là où on est là.