« Tu as tout à apprendre, tout ce qui ne s’apprends pas: la solitude, l’indifférence, la patience, le silence ». p62
« Tu es seul, tu apprends à marcher comme un homme seul, à flâner, à voir sans regarder, à regarder sans voir. Tu apprends la transparence, l’immobilité, l’inexistence ».p64
» En face du monde, l’indifférent n’est ni ignorant ni hostile. Ton propos n’est pas de redécouvrir les saines joies de l’analphabétisme, mais lisant, de n’accorder aucun privilège à tes lectures ». p74
« Qu’il fasse beau, qu’il fasse laid, que la pluie tombe ou que le soleil brille, que le vent souffle en rafales ou que nulle feuille ne bouge aux arbres…que tu sois perdu dans la foule ou seul sur une place déserte, tu marches encore, tu traines encore ».p79
« Tu trouves, dans cette vie sans usure et sans autre frémissement …un bonheur presque parfait, fascinant, parfois gonflé d’émotions nouvelles ».p87
« Avec le temps, ta froideur devient fabuleuse ».p 97
« Tu ne dis jamais s’il vous plait, bonjour, merci, au revoir. Tu ne t’excuse pas. Tu ne demandes pas ton chemin ».98
« Tu n’es jamais pressé, jamais perdu. Tu ne regardes pas l’heure aux horloges. Tu n’as pas sommeil. Tu n’as pas faim. Tu ne bailles jamais. Tu n’éclates jamais de rire ».p98
« L’indifférence n’a ni commencement ni fin: c’est un état immuable, un poids, une inertie que rien ne saurait ébranler ». p102
« L’indifférence dissout le langage, brouille les signes. Tu es patient, et tu n’attends pas, tu es libre et tu ne choisis pas, tu es disponible et rien ne te mobilise »p103
« Parfois, tu rêves que le sommeil est une mort lente qui te gagne, une anesthésie douce et terrible à la fois, une nécrose heureuse, le froid monte, lentement, t’engourdit, t’annihile » p148
« Quelle merveilleuse invention que l’homme ! Il peut souffler dans ses mains pour les réchauffer et souffler sur sa soupe pour la refroidir ». p156
« Le monde n’a pas bougé et tu n’as pas changé. L’indifférence ne t’a pas rendu différent ».p161