je tente incessamment constamment d’identifier ce tropisme qui fait tourner le lait en poudre, je tente, je ressasse la tentation, je crois percevoir, je sens la pointe du couteau sur la langue, les dents sont comptées, je pense que la salive accompagnera le geste de la main, que je cracherai le nom qu’il faut, qu’il me doit, que le corps invite, je pense qu’il arrive, je vise presque, je sens le déluge vrombir, c’est l’incandescence et l’humidité, exactement ce qu’il faut à la réponse pour évacuer le doute, je touche l’annonce, c’est une extase intangible, des plus belles, c’est diurne, une forme d’éclipse, une espèce d’ouverture comme un focus sur lux, je suis imbibée d’auxine, de plancton, de givre, de pois, je suis une bouture, une greffe, un bâton de sourcier, je suis l’élan, geyser de sang, je crois, je croîs, je vois tout, à travers le diaphragme, l’utérus, le grain, inimitable orientation vers la surface, mutine tête au bord de l’eau, en dessous de la clarté, à l’orée d’une forêt sans jugulaire, la tige et la racine s’allient, la pression de turgescence bourre le magma contre mes dermes, ce sera ce qu’il faudra à la vie pour dire oui… et puis, un coup de klaxon anéantit tout, la vitesse reprend son droit, l’urgence réapparait et la ville me tue, à chaque fois. Je retrouve mes pieds entrenoués, et mes seins collés contre le palier du trottoir, l’urine canine au seuil de mes gencives. La ville me pue. Encore une fois. La ville.