j’ai une notion très limitée du voyage intérieur, de l’introspection. J’ai évidemment débuté quelques thérapies, avorté quelques bonnes résolutions et coupé court à de sublimes promesses. Ce qui me tient en vie, finalement, n’a rien à voir avec un fond sonore, une musique du corps. je suis une fille de décors, de rideaux et de scènes.
je me souviens du dehors en hiver. des nuits dans des boîtes bruyantes mais chauffées, des errances bordées d’un peu de café dans des gobelets de carton recyclé, des sacs de sandwichs engoncés dans des sacs poubelles devant Prêt-à-Manger. et des Krishna bienveillants, leurs sourires oranges, qui donnaient une assiette de dahl et de courgettes au sésame contre un moment d’écoute de leur litanie. leur métrique douce retentit encore.
il n’est pas encore mort, je ne comprends pas pourquoi il ne meurt pas. il y a tant de choses à cause de lui. il y a tant de fuites et de mauvais tuyaux dans sa bouche. je ne comprends pas pourquoi ça n’arrive qu’aux autres.