c’est comme si j’y étais née, au bord d’une mer. à chaque nouvelle confrontation, sous rai ou ondée, je m’y retrouve comme embarquée. bien sûr, l’addiction à l’iode, au détail du grain, au sempiternel reflux, mais j’aime l’idée qu’il y a dans l’horizon une trace de ma naissance. et que je sais qu’elle me reconnait.
les lignes de vie sont des connes, elles fuient sans qu’on ait le temps de piger ce qu’elles tentent valeureusement de nous transmettre. je préfère les traînées de chiures de mouches sur une photo au mur, au moins, on n’a pas besoin de médium ou d’oeil averti pour appréhender ces constellations.
j’ai envie de rouler vite, dans une voiture attachée à une bordure de mer (encore) par un élastique large. un jokari de pacotille dans une voiture de luxe, une Lamborghini ou une Aston Martin. Un truc très James Bond. sauf que le siège conducteur devra soutenir mon séant exponentiel et mes envies d’ogresse de dévorer les dunes.