AVIS à la Populass (archive)

Brossée à dents je suis, je crois qu’il m’en manque un, un fétiche un totem j’aurais bien besoin d’une… une idole une perception Je cherche un concept pour tout relativiser, excuser, déresponsabiliser, pardonner même. Docteur Maboul me traite de dure, de rigoureuse, de trop … (merde, il dit quoi déjà?) « ah vous n’êtes pas auto-destructrice, vous cassez juste ce qui ne vous plait pas en vous, alors du coup, après avoir tout cassé les greniers, mordu les murs jusqu’au sang, vous vous cachez derrière les ruines pour que les idées nettoyeuses, les éboueurs de l’inconscient ne vous trouvent pas… et vous trébuchez sur les cailloux, fébrile ridicule, les caillots, les pierres mortes, tout cela vous encombre mais vous persistez dans cette force qui est autant une faiblesse… Badebec, il vous faut du coton, du satin, du douillet, du gentil, rappelez vous…s’il vous plait de vous plaindre de votre plainte, pissez dru et taisez vous… »

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MAIS Je ne me souviens pas du monolithe gracile, ni du creux du lit, ni de la main bouillonnante, ni du cadre des conjoints, ni le filigrane d’amour… rien ne me ramène à moi, ni même le vieux chemin qui donne des raisins en octobre. La tonnelle est débile, la soupière pue et le parquet déchire les talons. pas vu Mirza, ni l’allégorie, ni l’accalmie, tout ratisse les murs sans laisser de craie blanche. Les eaux s’épuisent… petite épave cherche limon. L’infection prolifère, même sous le masque de l’odalisque, je ne ressemble qu’à un drame déchu. et encore, il fait soleil.