soeur de la perpétuelle indulgence

Selnur Okudan. The ghosts of Hagia Sophia. Istanbul. 2010  .jpgà l’aplomb des menteurs souriant dedans
au troupeau nageant dans les maraisà la pudeur des rituels hideux
à la danse macabre des souvenirs perdus
aux ventres des édredons fantômes
au drame des entrejambes soyeux
à l’allure martiale des bonnes actions
à la colère crispée qui tend bon la peur
aux mathématiques des solidarités trompées
au crime du gardien de la moralité
aux corniches vagabondes des plongeoirs trop courts
à la fausse prudence, à la creuse innocence
à l’abandon des armes devant le trop tard
aux becs décrochés des oiseaux de paradis
aux divans étroits sur lesquels on s’est agenouillé
aux homme-orchestres matant les peaux solitaires
aux parades habillées telles des dérobades
aux tours de passe-passe de concret à d’abstrait
aux siestes épaisses sifflant le grotesque sous le drap
aux exigences asphyxiées sous le désir d’être aimée
aux éponges mal rincées posées sur le bord des éviers
aux chambres d’hôtels où le rance recouvre l’errance
aux avalanches infimes donnant tant d’effroi
aux consciences morales déchirant leur reliure
aux aiguilleurs du ciel faisant grève chaque nuit
aux lacets collets des squelettes qu’on aimait
aux vins jamais dégustés, aux fils à peine tissés
aux îles piquées par l’iode et l’amertume
aux cadrans des belles paroles évaporées
aux pieds de poudre, aux bustes de poussière

je dis je suis là.