cette langueur qui retire ma nuit, cette incapable rigueur d’être aux échéances et aux choses de l’ensuite, ces cris et ces moteurs encore vaillants dans l’encoignure de ma fenêtre encore ouverte, Vivaldi en fantôme d’un opéra urbain, soupirs des chats écrasés dans leur sommeil, les nouvelles tombent sur les corps au Japon, au Yémen, à Ghaza, à Basra, à Erbil, et puis tellement pas loin, 9 enfants qui ne dorment pas comme le mien, Vivaldi reprend son souffle, aria empreint d’embruns, la colère des mers rejetant les pailles et les capuchons, chaque harmonie inspirée d’un dieu ou d’un paysage plonge mon instinct de survie dans l’éther, je cherche au delà d’un Romantisme aigu qui n’a d’ombre qu’une nostalgie d’un temps impossiblement béni, un lieu intime, plus tranquille que la terre argileuse, plus chaude que le sang, une orée, une après-nuit, une légèreté étrangère, et m’y lover, yeux et poings ouverts, thorax dépressurisé.