
Pourtant l’écriture, un des outils de l’expression, est constamment déconsidérée, y compris par celleux qui la maîtrisent académiquement, scolairement. Les ruptures entre apprentissages et expression sont celles que j’observe le plus en atelier. Créer une vision du monde et produire de la pensée deviennent presque ennemis. Sous couvert de rigueur, l’écriture se raidit, s’accapare de ce qu’il faut, de ce qu’on doit, de ce qui est hérité. Une tristesse des affects comme dit l’autre. Longtemps je fus complexée de ne pas avoir fait « d’études », avec ce goût de trop peu que j’ai compensé avec une gouaille et des performances.
Animer des ateliers d’écriture reste (avec la scène quand elle est partagée et généreuse) ma pratique la plus vivifiante ET vigoureuse. C’est d’elle dont je tire ma propre écriture.
Faire écrire me fait écrire. Et faire écrire politise et relativise ma pensée.
Merci à Marine de m’avoir offert un atelier d’écriture en cadeau d’anniv en 2002.
Merci à Suzy de m’avoir permis d’animer d’abord chez elle, en tout chaos et repas baroques.
Merci aux participant.es de venir prendre et donner en complexités.
Photo prise à la Métairie, lieu de récits et d’amis où anime aussi une écrivaine animatrice que j’aime, Régine Vandamme.