Prince Hip

Il mendiait l’amour.

J’ai prêté le (des)sous.

Il crachait la haine.

J’ai tendu la main. Magnétite.

Ses cailloux de sang dans l’antre.

J’ai aiguisé les piolets,

les ai plantés dans mes seins.

Ses veines illisibles cernant ses mains d’opprobre.

J’ai léché le noir, caressé le dédain.

Sa vie guenille, ses prémices malins.

J’ai cousu un fils blanc, une fille vierge.

Son premier-né du caveau, ses aléas de cachot.

J’ai mis des rideaux aux murs,

Balayé l’impur nourrisson.

Il tapait du pied au fond de mon dessein.

J’ai collé la cire autour des marteaux piqueux.

Sa barbarie bouffonne enfonçant des écueils.

Je me suis faite été, vague, eaux et sel.

Son inapte dérision, sa cynique posture.

J’ai rendu l’encre potable, la terreur plus stable.

Sa matière fécale enlaçant mes ouvertures.

J’ai purgé les draps de notre infirme charnière.

Il complotait de caducités nuptiales, d’abjectes vénales

J’ai rendu la pâmoison tournoyante.

Son pelage sinistre moudrant la chapelle

Comme un maelström piétinerait un ossuaire.

J’ai fait halte aux abîmes, le pouce dans le mime.

Pendu. Il était un pendu. Pendu à mon double cul.

J’ai rongé la corde, ses nœuds. Tout avalé.

Ses restes pluriels, en plomb et en mirages.

Je suis mon propre plongeoir,

Complice d’une piscine d’hiver.

Son vitrage gelé au dessus des Limbes.

Je perfore l’abcès, mes organes dans le chloroforme.

Demain, demain. Demain, demain. Demain, dem…