que ceux qui s’enfoncent dans le silence, prétextant la cure, la dévotion à l’oubli et autres variations du retrait se sentent visés, quand on dit se taire, il ne faut plus penser, plus énoncer par l’esprit, car les intentions dissimulées dans les veines, dans les mains, dans les yeux plissés sont bien plus polluantes que les jets de bouche et les salives vibrantes. Se taire ne veut rien dire, justement.
Quant à ceux qui passent par la porte, croyant sauter dans le vide se trompent, il n’y a pas de palier dont on chute comme un vertige, il faut assumer l’appel du creux, et viser, avec son pied d’appui, la fenêtre du quinzième étage, sans filet, ni marin, ni Jésus, un vrai saut de l’ange, comme un nain mort dans un canon trop large, avec des cailloux aux chevilles et des bandeaux sur bouche et regard. Suffit pas de fuir pour se dire parti.
Quand on part en regardant derrière, les poussières sous le tapis grandissent et font des moutons qui nous suivent lorsque l’on se couche.
la nuit apporte le seuil, c’est la nuit qu’il faut mourir… sans penser que le jour nous rattrape comme une fiancée éperdue. Je voudrais que ce soit clair quand ils parlent, je voudrais tant.