Pendant que la France et les alliés célèbrent l’Armistice, soit la chute symbolique du Nazisme, l’Algérie se fait massacrer (entre autres colonies sur le continent d’en bas) à Sétif et à Guelma (puis ailleurs partout avant et après) et s’ouvrent en ce jour du 8 mai 1945, les paramètres de la Guerre d’Algérie…
Vous ne le saviez pas? nos livres d’histoire ont parlé des irréductibles Gaulois? des Egyptiens omnipotents? des conquistadors de l’Inquisition? et pas du massacre de Sétif? Et Sarkophage défilant sur les Champs Elysées (personne ne le salue, si vous avez vu les mêmes images que moi ce matin, c’est jouissif!) qui ne mentionnera pas cette "page" de l’Histoire?
ben voilà ce qu’il nous faut pour le devoir de mémoire: http://www.afrik.com/article8269.html
Peu d’européens protestent contre ces massacres. Par exception l’un d’eux, le professeur Henri Aboulker, médecin juif et résistant (l’un des organisateurs du putsch du 8 novembre 1942, qui a permis le succès de l’opération Torch à Alger), s’élève contre ces massacres. Il publie plusieurs articles dans le quotidien Alger Républicain, réclamant certes la sanction sévère des meurtriers provocateurs qui avaient assassiné 102 Français, mais à l’issue d’une procédure légale régulière. Et surtout, il dénonce sans réserve les massacres massifs et aveugles de milliers d’Algériens innocents. Il réclame aussi la libération immédiate de Fehrat Abbas, dont tout le monde savait qu’il avait toujours cantonné son action dans le cadre de la légalité. Henri Aboulker estimait que la défense des innocents devait primer toute considération politique.
Le communiqué du Gouvernement Général le 10 mai illustre la manière dont les autorités de l’époque ont perçu ces événements :
« Des éléments troubles, d’inspiration hitlérienne, se sont livrés à Sétif à une agression armée contre la population qui fêtait la capitulation de l’Allemagne nazie. La police, aidée de l’armée, maintient l’ordre et les autorités prennent toutes décisions utiles pour assurer la sécurité et réprimer les tentatives de désordre. »
Dans ses Mémoires de guerre, Charles de Gaulle chef du gouvernement à l’époque des faits, écrit en tout et pour tout :
« En Algérie, un commencement d’insurrection survenu dans le Constantinois et synchronisé avec les émeutes syriennes du mois de mai a été étouffé par le gouverneur général Chataigneau. »
Houari Boumediene, le futur président algérien a écrit :
« Ce jour-là, j’ai vieilli prématurément. L’adolescent que j’étais est devenu un homme. Ce jour-là, le monde a basculé. Même les ancêtres ont bougé sous terre. Et les enfants ont compris qu’il faudrait se battre les armes à la main pour devenir des hommes libres. Personne ne peut oublier ce jour-là. »
Kateb Yacine, écrivain algérien, alors lycéen à Sétif, écrit :
« C’est en 1945 que mon humanitarisme fut confronté pour la première fois au plus atroce des spectacles. J’avais vingt ans. Le choc que je ressentis devant l’impitoyable boucherie qui provoqua la mort de plusieurs milliers de musulmans, je ne l’ai jamais oublié. Là se cimente mon nationalisme. »
Il fut aussi un témoin oculaire des événements de Sétif, il écrit :
« Je témoigne que la manifestation du 8 mai était pacifique. En organisant une manifestation qui se voulait pacifique, on a été pris par surprise. Les dirigeants n’avaient pas prévu de réactions. Cela s’est terminé par des dizaines de milliers de victimes. À Guelma, ma mère a perdu la mémoire (…) On voyait des cadavres partout, dans toutes les rues. La répression était aveugle ; c’était un grand massacre. »
Albert Camus dans le journal Combat des 13 au 23 mai[16] demande qu’on applique aux Algériens (il dit : « Le peuple arabe ») les « principes démocratiques que nous réclamons pour nous-mêmes ». Il affirme qu’il y a crise — et non de simples incidents — que « le peuple arabe existe », qu’il « n’est pas inférieur sinon par les conditions où il se trouve ». Plus encore, il proclame que « l’Algérie est à conquérir une seconde fois ».
Et en 2007, voici un communiqué de Bouteflika sur le climat de confiance entre l’Algérie et la France: http://www.algerie-dz.com/article9531.html
une minute de silence? aux bas maux!