il y a deux pistes sur ce terrain d’aviation
je cours comme poursuivie par quelque chose de létal
je sens que je cours mal
je sens que je n’ai ni l’endurance, ni la vitesse, encore moins le corps
pour assumer une telle course
je suis sur la piste abîmée, gavé de nids de poules
je trébuche, évidemment
le visage dans un trou, un nid d’abeilles dans ce trou
je les dérange
elles sortent, agacées, apeurées
mais me laissent tranquille
je cours à nouveau
je remarque que la piste adjacente a un revêtement lisse
je tente de la rejoindre
et la piste s’éloigne
ce rêve est si clair que c’en est désopilant,
presque.