le long d’un mur arrondi, un escalier blanc
et des pavés de verre opaque
l’espace est lumineux, rond,
on ne voit ni le haut, ni le bas
juste de la moquette grise au sol, y compris sur les marches des escaliers
et une peinture immaculée sur les murs
mais c’est le bruit qui encombre
le cris de cent mille femmes qui hurlent
pendant que je longe le mur, sans oser le toucher
ces femmes crient rauque ou aigu, sang ou salive
salope, pute, salope, chienne
c’est peut-être ça qu’elles hurlent
mais elles sont si nombreuses
que c’est finalement une voix unique à plusieurs cordes que je perçois
et en avançant le long de ces murs blancs
je finis par croire, abrutie par tant de cris
que c’est une voix intérieure
quelque chose que j’émets moi même
et que je suis finalement dans mon corps
et que je suis finalement dans ma poitrine, blanche.