« La solitude. C’était l’unique passion réellement active qui me restait à présent, ma seule obsession véritable. J’avais acquis, du moins l’espérais-je, avec les années, les mauvaises années en particulier, une certaine patience, et je me considérais comme relativement mesuré dans mes propos, et même persévérant, vertus qui m’avaient toujours si évidemment manqué, et je voyais comme enfin révolue l’époque ou je m’épuisais en rébellions futiles. (…) À présent je menais, ou du moins en avais-je l’illusion, une guerre beaucoup plus saine, plus limitée, plus circonspecte : elle consistait essentiellement en évitements prudents et en retraites mûrement préméditées. »
(Alfred Hayes, Une jolie fille comme ça)
« Et si nous revenons à la solitude, il nous devient de plus en plus clair qu’elle n’est pas une chose qu’il nous est loisible de prendre ou de laisser. Nous sommes solitude. Nous pouvons, il est vrai, nous donner le change et faire comme si cela n’était pas. Mais c’est tout. »
(Rilke, lettre à un jeune poète)