20/10…
→ 15h
Lecture à voix haute de Des châteaux qui brûlent par Arno Bertina, accompagné par la comédienne Chloé André,suivie d’une rencontre animée par Milady Renoir.
♦ « Quand il est venu ici pour la première fois, on lui a montré la chaîne d’abattage, les cuisines et les unités de conditionnement. Mais au fil des étapes (bainsd’électronarcose et décapitation à la disqueuse), le directeur comprend et nous demande de raccourcir lapetite phrase apprise pour présenter chaque poste. Vers la fin il accélère encore – on n’a plus la parole – et à la toute fin il ne nous présente même plus, et le secrétaire d’État nous serre la main toujours mais sans demander les prénoms de Sylvaine et Karine – que l’autre ne lui donne plus – et nous ce qu’on comprend, évidemment, c’est que tous les premiers prénoms servaient à rien, si les derniers sont inutiles. »
Des châteaux qui brûlent, Arno Bertina
Arno Bertina a notamment publié un roman foisonnantAnima motrix (éd. Verticales), un texte jeunesse Dompter la baleine (éd. Thierry Magnier), un court récit Des lionscomme des danseuses (éd. La Contre allée). Des châteaux qui brûlent (éd. Verticales) est un dense huis-clos mettant en scène sur une semaine un tête-à-tête vif et surprenant entre des salariés en grève d’un abattoir breton et le ministre de l’Industrie qu’ils ont séquestré.
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→ 16h15
Lecture à voix haute d’Exploration du flux par MarinaSkalova, accompagnée par la comédienne Marjorie Efther,suivie d’une rencontre animée par Milady Renoir.
♦ « On s’aperçoit que certains pillent le ciment de la forteresse, la nuit, en cachette. Ils l’utilisent pour construiredes murs. Ils amoncellent brique sur brique et ils renversent les principes par-dessus pour faire tenir les briques. Le ciment coule partout, il coule et il colle, des coulées entières de ciment s’échappent des briques et se répandent sur le sol. »
Exploration du flux, Marina Skalova
Marina Skalova est née à Moscou en 1988. Elle a longtemps vécu ailleurs (Paris, Berlin, entre autres) et vit à Genève en ce moment. Elle écrit, traduit & traduit pour écrire. Elle a publié Atemnot (souffle court) (Prix de la Vocation en Poésie, éd. Cheyne) en 2016, Amarres (éd. L’Âge d’Homme) en 2017 et cette année Exploration du flux (éd. du Seuil). Elle navigue entre le français, l’allemand, le russe et des langues qu’elle ne parle pas. Elle s’intéresse aux sons, les bricole. Elle donne des ateliers d’écriture et lit souvent ses textes devant des gens. Elle travaille avec d’autres artistes(arts visuels, théâtre, performance), n’aime pas trop les formes instituées et n’aime pas les frontières, surtout. En 2018, elle publie Exploration du flux (éd. du Seuil), texte dans lequel à partir de la notion de flux, si dévoyée dans le grand bavardage, elle retrace l’emballement qui a conduit l’Europe à abandonner sa politique d’asile, et ce faisant à renoncer à elle-même, elle qui s’est construite sur l’idée du« plus jamais ça ».
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→ 17h30
Lecture à voix haute de Dans nos langues par DominiqueSigaud, suivie d’une rencontre animée par Milady Renoir.
♦ « Mme de L. est une jolie femme blonde, beau mari pilote de chasse, nombreux enfants, grande famille française. L’attitude de ma mère indique l’écart de leurs conditions,elle va y remédier en donnant à son parler ce qu’il faut d’enjoué, cordialité, légèreté, aisance féminine. L’enjeu de la visite est peut-être d’être de celles qu’on réinvitera au bridge de l’après-midi avec d’autres femmes de pilotes de chasse ou d’ingénieurs aux essais en vol, voire à dîner avec les époux. Ce n’est pas elle qui définit les règles du jeu, elle se plie sans histoire à ces prescriptions de portes et devoix, robes et phrases aimables, dans nos familles elles sont essentielles, une ossature presque, régissant parlers et langages ; des phrases par centaines connues d’avance.Mme de L. portant la particule, ma mère doit se hisser un peu plus, je vois ses efforts. Je vois son désir. Je suis gênée pour elle, pour moi. Quelque chose dans sa légèreté contrainte, l’effort sur soi, la façon dont ce désir la mange sous mes yeux. »
Dans nos langues, Dominique Sigaud
Dominique Sigaud a été journaliste indépendante de 1984 à 1996 en Algérie, en Tunisie, au Liban,
au Soudan ou encore au Rwanda. En 1996, elle reçoit le Prix de l’Association des femmes journalistes pour son article «Tutsies et Hutues : elles reconstruisent ensemble leRwanda en ruine». Depuis, elle se consacre à l’écriture. À la suite de son premier roman sur la Guerre du Golfe,L’Hypothèse du désert, traduit en dix langues, elle a publié une quinzaine de récits, romans policiers, essais etromans. Son dernier livre Dans nos langues (éd. Verdier, Grand Prix SGDL 2018) écrit la nécessité de s’inventer sa propre langue pour tenter d’être libre.
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21/10…
ATELIER D’ÉCRITURE
→ 9h – 13h
⇒ Nombre de places limité à 10
Réservation contact@litterature-etc.com
Puissance, Mouvement, etc. par Louise Desbrusses etMilady Renoir.
Et s’il était possible de faire l’expérience de sa puissanceintérieure, de l’écrire ? Et s’il était
possible de rencontrer son pouvoir d’agir et de trouver les mots pour le célébrer ? Et s’il était possible d’inventer sa danse de pouvoir et de la mettre en mots ? Cet atelierd’écriture aimerait convoquer la puissance intérieure de chacun.e, la manifester dans l’écriture par l’exploration de processus de création qui glissent du mouvement à l’écrit, du texte à la voix, du dessin à la mise en mot. Chacun.e pourra s’emparer d’ouvrages et œuvres mises à disposition, de procédés de ré-création et de la force du groupe en présence. Louise Desbrusses et Milady Renoir co-animeront cet espacetemps en reliant leurs pratiquesindividuelles d’empowerment avec les savoirs être et faire de chacun.e. Une invitation à la lecture des textes produits à chaud durant l’atelier est lancée, sans obligation.
Louise Desbrusses se déploie depuis quelques décennies dans (et autour d’)un corps doté de muscles, d’os, de tendons, de veines, organes et autres, en un point (toujours)changeant de l’espace-temps depuis lequel elle extrait et organise mots et mouvements sous une forme ou une autre, voire plusieurs combinées (ou pas) : romans (L’argent, l’urgence et Couronnes, Boucliers, Armures chez P.O.L) pièces radiophoniques (Toute tentative d’autobiographie serait vaine), poésies et autres textescourts (revues & anthologies). Artiste de performance, elle a notamment adapté et dansé I think not, unechorégraphie de Deborah Hay, en 2012, et créé en 2013 Le corps est-il soluble dans l’écrit ? Le texte de cetteconférence dansée, vient de paraître, accompagné d’un film de Victoria Donnet chez Principe d’Incertitude.
Milady Renoir tente d’être une animatrice d’ateliers d’écriture et mouvement, animée et animante depuis 2003. Poétesse et performeuse, elle fabrique des interventions souvent très longues où le corps tire sur la corde entre intimité et provocation. Aussi organisatrice d’événements liés aux oralités, aux écrits, aux mots qu’ils soient coups depoings ou murmures. Elle fait de son mieux pour réduire sa pile de livres à lire avant sa mort, a écrit un opéra écolo-trash et publié quelques livrets de poésie aux éditions Maelström. Elle milite au sein des luttes de
personnes sans papiers et dans des enjeux intersectionnels.
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et tant temps tant tant: https://litterature-etc.com/