Bon, un récap’ des prochaines dates?
68ème @ Amélie’s le vendredi 6 mars 2020 de 19h à … à Lausanne (Suisse)
69ème @Marin’s le vendredi 20 mars 2020 de 19h à … à Douai (Nord France)
70ème @Karine’s le vendredi 15 mai 2020 de 19h à … à Saint-Gilles (Rue de la Victoire / Sud Bruxelles)
71ème @ Catherine’s le samedi 6 juin 2020 de 19h à Saint-Gilles (Rue Coenraets / Sud Bruxelles)
(adresses exactes par requête via email)
Concept rappelé ici:
« TOUTE FEMME (sens pluriel) EST LA BIENVENUE de 3,8 à 104 ans:
toi, ta mère, ta demi-sœur, ta voisine d’en face, ton ado bougonne portable, ton amoureuse, …
Que vous soyez pro- ou anti- masculin,
que vous soyez célibataire ou amoureuse sous des jardins suspendus d’amour éternel,
que vous soyez agricultrice, chômeuse, carriériste, star du phonographe, ni muse ni soumise,
que vous soyez féminine, butch, chamelle, gourgandine, trans-, cis-, frigide ou fan de Brigitte Bardot (mais pas de Frigide Barjot)
que vous soyez enceinte jusqu’aux yeux, déprimée jusqu’au noyau, débordead jusqu’au nœud, procrastinée jusqu’à demain, nullipare,
bref
enfilez votre costume de Fille dotée d’un cerveau réfléchissant, simplement. Comment ? Pour la réussite de la chose,
chacune apporte du boire et du manger pour alimenter le buffet ouvert pour toutes.
PUIS, par exemple :
– une MUSIQUE, un CD, une fanfare, une DJ, un instrument de musique, …
OU
– un LIVRE, un TEXTE (perso/d’autre), un recueil, une encyclopédie, un bottin, un tarot, … (mais les livres, ben, c’est pas le premier objet auquel penser, ;-))
OU
– un OBJET d’enfance, d’adolescence, sujet d’une histoire, d’une ironie, comme une poésie, une nostalgie, …
OU
– UNE CHOSE que vous fabriquez, cuisinez, cousez, tricotez, crochetez, décorez, recyclez, troquez, vendez, inventez…
OU
– une IDÉE de débat, de conversation, un concept, une envie, une utopie, une uchronie, …
OU
– une EXPÉRIENCE, un souvenir câlin ou une claque déclic, un truc à raconter, une recette de tartiflette ou de cake sans gluten-sans-oeuf-sans-sucre, une chose à partager pour faire jurisprudence ou table rase… ou même un truc de Filles ! »
Plus le mail d’invitation amélioré par Amélie, ma coloc à la vie à la mort (de quand on était colocs à Bruxelles) pour le 6 mars:
De : Amélie Charcosset:
Chères toutes,
(…) Lorsque j’habitais à Bruxelles, j’avais une coloc géniale qui organisait (et organise toujours) des « Soirées filles avec un cerveau ». Des espaces en non-mixité (les hommes y sont « bannis mais pas (nécessairement ;)) haïs ») pour se rencontrer autrement, et échanger. J’ai adoré chacune de ces soirées. Elles m’ont toujours nourrie, questionnée, grandie, m’ont fait découvrir des idées, des univers, des bouquins, des artistes, elles ont alimenté mes réflexions, créé des envies, des aventures, elles m’ont fait bouger, m’ont donné de l’élan. Dans la liste des choses que je laissais à Bruxelles et qui me manqueraient, elles étaient bien placées. Là, ces quelques dernières semaines, tout se précipite. Je lis le superbe À mains nues, le nouveau livre d’Amandine Dhée, et j’y trouve ça :
« Plus tard dans la journée, nous formons un cercle de paroles avec une vingtaine de femmes. On s’impose la confidentialité, on décide de se faire confiance. Nous savons que si nous ne créons pas nos propres espaces, personne ne le fera pour nous. Que nous nous noierons dans ce flot constant d’images et de paroles creuses. Heureuses d’être là, et nerveuses aussi, car on connaît la puissance de ces cercles. Je la sens, moi aussi, dans ma poitrine. »
Et je la sens, moi aussi, dans ma poitrine, l’envie de.
Je lis aussi Après le monde, d’Antoinette Rychner, où elle parle du futur avec un nous conjugué au féminin.
Je regarde Little women, le film inspiré du livre sur les filles du Dr March, et je trouve fascinant que les questionnements qui ont 150 ans soient pourtant toujours d’actualité : comment vivre nos vies au-delà de ce que la société nous propose, comment conjuguer nos ambitions (pas un gros mot) et nos désirs avec les réalités pragmatiques ?
Je lis la très belle BD Il fallait que je vous le dise, et dans son avant-propos, Aude Mermilliod écrit « je me demande si je n’ai pas écrit ce livre non seulement pour les avortées, mais aussi pour les mères, les non-mères, celles qui auraient voulu, celles qui n’ont pas pu, celles qui ont fait des fausses couches, celles qui essayent, celles qui espèrent, celles qui laissent tomber, celles qui ne veulent pas, celles qui regrettent, celles qui ne sont pas les mères qu’elles rêvaient d’être… ».
Alors qu’une réflexion sur l’intérêt de la non-mixité ressurgit, je lis Murène, de Valentine Goby, et je corne cette page-là, une discussion entre deux personnages :
« Vous nageriez avec des valides ?
– Non.
– Vous voyez.
– Quoi ?
– Le ghetto, comme vous dites, ce n’est pas si mal.
– L’entre-soi me déprime.
– Je n’ai pas de solution.
Philippe suce une olive, crache le noyau.
– Les déportés ont des associations. Les anciens combattants ont des associations. Ce qu’ils ont vécu, ils ne peuvent pas le partager avec tout le monde. Ou bien difficilement. Nous c’est pareil.
– On n’en parle pas entre nous, de nos histoires.
– Encore heureux !
– C’est quoi le but alors ?
– Vous n’êtes pas qu’un handicapé, Sandre. Mais vous êtes ça aussi, vous pratiquez le sport avec des handicapés parce que ça vous sécurise. Ça ne fait pas de vous un extraterrestre ni un paria, en tout cas de mon point de vue. Tenez, je fais du sport à l’Amicale, mais ma femme et mes gosses ont deux jambes et deux bras, mon patron et mes collègues pareil, je vais au cinéma, au marché comme n’importe qui, en vacances quelquefois, il se trouve que j’ai perdu une jambe, voilà tout. L’Amicale c’est une halte. Mieux, un sas. Pas un cachot. »
« Une halte. Mieux, un sas. Pas un cachot. »
À cause de tout ça à la fois et d’encore plein d’autres choses, je sens qu’il est temps pour moi de lancer les soirées filles avec un cerveau… en Suisse. Et j’ai envie de vous y inviter (aaaaah, tout ça pour ça, Amélie !!!!)
Alors voilà :
Ce sera le vendredi 6 mars (2 jours avant la grève du 8 !), de 19h à… … à Lausanne.
(…)