
Souvent, une image braise mon désir de poésie. Souvent, les dessins d’Annie Kurkdjian émettent l’étincelle. Je me suis imposée la production d’un poème en 3 min chrono:
l’ombre faconde de tant de doigts entre l’antre et l’orée, difficilement soutenable, carrément désirable.
tissage d’ondes. la faculté du geyser et l’indélicatesse de la pelle. habituée à s’ouvrir, ma bouche interpelle tes ongles, leur nacre craquée et l’argile noire enfouie. nous vagabondons de jeux de fils à coincer nos langues dans le textile. ça tiraille. il s’en faut peu pour que nous nous coupions. au bout des sucs, rires et baves font lacis.
nicotine dans ta chemise. sueur dans mon collant.
il fera temps d’être au repos, pourtant, nous gorgeons nos plongeons de coda forte, legato du ventre et du thorax.
à croire que nous ne pouvons que nous enchairer au rythme des phalanges.
suspensions, tensions, attentions. viens, on s’amuse à se tirer l’effort du nez.