un mot (voire plus) sur les ateliers que j’anime aux Ateliers de la Rue Voot

Une des responsables des Ateliers de la Rue Voot, lieu où j’anime depuis 1 année des cycles d’ateliers d’écriture m’a demandé un texte descriptif sur les enjeux éventuels en éducation permanente que les ateliers engagent.
J’ai pondu ce texte, c’est comme une pratique d’écriture méta, un bout de déontologie, de souvent, voire tout le temps, pondre un regard, faire écho à ses objectifs.

 » L’atelier d’écriture créative animé par Milady Renoir met en œuvre des enjeux de légitimation individuelle et collective à travers des pratiques diverses; dont l’étude de textes contemporains explorant des formes autres que « classiques », celles-ci peuvent inciter l’écriture de manière variable, abordable, ludique.
Ces formes « déformalisent » les habitudes, les héritages souvent lourds, et, tout autant insistent sur le fait que l’acte d’écrire se joue sur du long terme, sur une assiduité, sur des accompagnements de pairs, de la lecture de genres divers, quels qu’ils soient. Aucune hiérarchie de genre ou de style est donnée. Et les écrivain.e.s ne sont jamais considéré.e.s comme des modèles mais bien comme des exemples.
Aussi, la multiplicité des inductions à l’écriture (films (courts ou longs), chroniques radio, photographies, sujets d’actualité, bandes dessinées, …) et l’échange entre les personnes entamant ou revitalisant un lien avec l’écriture durant les ateliers permettent de relâcher la pression de « faire de la Littérature » ou de penser qu’il faut un « don » pour écrire. Les ateliers questionnent sans cesse la notion de talent pour la remplacer par celle de tentative, d’intuition.
Dans l’atelier, l’idée de laboratoire, de tests sans conséquence s’installe, au fur et à mesure des séances du cycle de 10 ateliers, rien de grave donc, si un texte ne « fonctionne » pas. Ce qui est écrit fait terreau pour d’autres textes, tel l’adage « le processus plutôt que le résultat ».

L’atelier s’appuie aussi sur l’outillage collectif. En effet, les participant.e.s sont invité.e.s à faire des retours sur les textes des autres, en toute bienveillance et co-construction. Des notions techniques sur la mécanique et les effets des textes sont abordées pour que chacun.e puisse s’en emparer et, conséquemment, les utiliser pour elle/lui-même.

Enfin, l’oralisation des textes est travaillée en parallèle de l’écriture; la prise de parole et le dépôt de son texte écrit à chaud au sein du groupe font partie d’une prise en charge de son contenu, parfois sensible, souvent personnel – même si l’écriture est appréhendée dans cet atelier de manière créative et imaginaire – prendre la parole devant un groupe et porter un texte, même bancal pour soi, devient un acte libérateur, et permet aussi un regard critique sur sa production.
La majorité des participant.e.s viennent renouer avec des désirs parfois cassés par un parcours scolaire compliqué ou une approche de l’écriture et des littératures dénuée de créativité, l’atelier s’engage alors à revalider l’espace intime entre écrire et dire et s’écrire et se dire. Tout ça en joie, la plupart du temps. »

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