J’ai eu la chance en septembre 2019 d’être invitée par le collectif loque urbaine en Haïti pour la première édition du festival Transe Poétique. C’était un confinement avant le confinement puisque le pays était bloqué (peyi lock) depuis des mois, embourbé (depuis plus que quelques mois mais) dans une crise politique et économique lourde. Cette résistance, ce cadenas que le peuple haïtien invoque est une pratique de contestation qui s’accompagne de manifestations, de révolte et de contestation sociale forte. Au milieu des feux et des cris, la poésie, son festival, auraient pu devenir artificiels. Ce ne fut pas le cas, puisque la majorité des participant.e.s de Loque Urbaine (équipe élargie) et du festival est haïtienne, vit et survit sur place. La poésie put affirmer être une des langues de la lutte. J’ai eu la chance d’animer des ateliers d’écriture et de performance avec des jeunes étudiant.e.s, qu’iels soient à l’université ou dans la rue, et nous avons fomenté des vers qui s’entendaient sur les murs. Loque Urbaine m’a encore invitée à faire corps avec d’autres voix au sein de la première édition de leur revue, DAVERTIGE dont voici l’accroche et les possibilités de commande, lecture: « ma révolte fut vaine pas de regret le chemin est long je repars demain l’aube en bandoulière » Abdourahman A. Waberi, Mon nom est aube, Vents d’ailleurs, 2016 DAVERTIGE une revue de poésie éditée par Loque Urbaine disponible à la vente dès maintenant DAVERTIGE est une revue de poésie. Sa publication est biannuelle et elle regroupe des contributions inédites de l’ensemble des poètes prenant part, sous une forme ou une autre, au festival Transe Poétique, sur deux éditions. Une manière de garder les empreintes et de prolonger les rencontres. Pour vous procurer un exemplaire du premier numéro de la revue, vous pouvez passer commande en cliquant ici ou contactez-nous directement. Les contributeurs de ce premier numéro : Pina Wood / Makenzy Orcel / Annie Lulu / Bonel Auguste / Jean-Pierre Siméon / Coutechève Lavoie Aupont / Hugo Fontaine / Milady Renoir / Lisette Lombé / Davertige / James Noël / Eliphen Jean / Adlyne Bonhomme / Ricardo Boucher. Graphisme : Camille Nicolle et Chloé Vargoz La revue entend assurer un rayonnement au travail de ces poètes au-delà du festival et faire découvrir à un public plus large des voix pertinentes de la nouvelle génération de la scène littéraire. Elle s’inscrit dans le prolongement des objectifs du festival Transe Poétique, qui tendent à contribuer à la vie de la poésie contemporaine en Haïti et ailleurs. Elle vise aussi, dans une certaine mesure, à aider au renouvellement de l’espace éditorial de poésie en Haïti, et plus largement du milieu littéraire haïtien. Outre ces perspectives constituant ses premières raisons d’être, la revue DAVERTIGE est un clin d’oeil au poète éponyme, figure emblématique de la poésie haïtienne.Équipe de la revue : — Jean Gesner Dorval, administration — Marie Monfils, communication et diffusion — Camille Nicolle et Chloé Vargoz, graphisme — Jean D’Amérique, direction éditoriale La revue DAVERTIGE est éditée par Loque Urbaine, avec le soutien de la FOKAL.Je commande ! « Ta langue, animal recensé dans aucune encyclopédie. La poésie n’existe plus. Je te prendrai sans procéder à une première lecture. Chaque masturbation sécrète un début de texte. » Hugo Fontaine, Davertige, revue de poésie, n°1, 2021TRANSE POÉTIQUE préparation de la seconde édition du festival On ne vous apprend rien, l’année 2020 a été follement chamboulée et la seconde édition de Transe Poétique qui devait se dérouler en septembre 2020 est tombée à l’eau… rageant pour une édition Tout feu tout flamme ! Résolument tournés vers un futur fort en poésie, nous revoilà à flots, en préparation de l’édition 2021 qui se tiendra du mercredi 15 au samedi 18 septembre. L’heure n’est pas encore à vous dévoiler la programmation, mais nous vous donnons d’ores et déjà rendez-vous à Port-au-Prince. ![]() « ZIRONT DIRE QU’Y’A PLUS DE PRINTEMPS PARCE QU’ILS RECONNAISSENT PLUS LES HIRONDELLES » Pina Wood, Davertige, revue de poésie, n°1, 2021 REDIS POÉSIE ! Les mots de Lisette Lombé sur La Première (RTBF), à re-voir ici Le 13 août 2020, Lisette Lombé a livré sur les ondes de la radio La Première un texte vibrant, puissant. Retrouvez la vidéo en cliquant ici et retrouvez une partie de ce texte édité dans le premier numéro de la revue DAVERTIGE. « Redis, poétesse, redis que nous ne sommes pas là pour planquer les injustices derrière des arcs-en-ciel, que nous ne sommes pas là pour passer la brosse à reluire sur ce qui brille déjà ! »Lisette Lombé ![]() (C) Eléonore Coyette, Port-au-Prince, 2019 |
« Je m’assois sur la mer Verticale Automne en main Je cueille tes sueurs en lianes Pluies mûres sur les trottoirs Mêlée d’un silence cousu de première nuit De premier geste De première pierre » Adlyne Bonhomme, Davertige, revue de poésie, n°1, 2021 ![]() ![]() (C) Marie Monfils « Omabarigore la ville que j’ai créée pour toi En prenant la mer dans mes bras Et les paysages autour de ma tête Toutes les plantes sont ivres et portent leur printemps Sur leur tige que les vents bâillonnent Au milieu des forêts qui résonnent de nos sens Des arbres sont debout qui connaissent nos secrets » Davertige, Anthologie secrète, Mémoire d’encrier, 2003 |
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