Des meuffes, j’avais peur et pas envie tandis qu’enfant, j’trouvais les garçons plus clairs et plus directs, ma butchy adolescence me mettait dans le clan des gars, bagarres, rugby, lutte gréco-romaine, sweats à capuche, et bon, volley, mais pas de féminin pleaseausecours, ma génitrice écrira dans mon carnet de santé à mes 16 ans:
« surcharge pondérale, mal être et refus du port de la jupe »,
et puis
la peur-fascination des hommes me rendit quand même séductrice et séduite, pour rayer les enjeux de prédation et régler quelques comptes de nerfs à vif, j’ai minitelé et caramailé jusqu’à l’écœurement,
et puis
jusqu’à tomber amoureuse de plusieurs poétesses grandes gueules cassées langues rap(p)euses et cœurs chiants et corps survivants. À coups de chiennes ou coups de reins, me suis mise en mode meuffe au sein des meuffes, quelque chose d’un lien avec une espèce commune, une expérience collégiale, bien sûr pas universelle hein ça va, merci mais devenir meuffe
et puis
depuis plus de 20 ans, je m’éloigne des mecs, j’en aime qqs uns, je n’ai plus peur d’eux, je suis encore surprise mais rarement conquise.
Hier soir, 3 livres de quelques représentantes du cosmos s’offrent à moi.

Ce qui prévaut sur les autres genres, c’est la possible intimité que je peux développer à l’écoute de leurs voix, même éloignées même pas sœurs.
Ricochets vagabonds.
Y a de ça dans mes poèmes, une incitation à (me) reconnaître (d’)un clan géant.